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La France prévoit l’électricité industrielle au format XXL

La France prévoit l’électricité industrielle au format XXL

2023-09-16 21:11:31

jeans le débat allemand sur le prix de l’électricité industrielle, l’accent est mis sur la compétitivité mondiale. Comment l’Allemagne peut-elle tenir le coup alors que ses coûts énergétiques sont six à sept fois plus élevés qu’en Chine et quatre fois plus élevés qu’aux États-Unis, soulignent les syndicats.

Le danger bien plus grand pourrait provenir d’un voisin direct, préviennent les diplomates de l’UE. La France approvisionne déjà son industrie en énergie nucléaire bon marché. Mais dans les années à venir, il y en aura bien davantage, sans que la Commission européenne puisse imposer de lourdes exigences en matière d’aides d’État.

Le projet du ministre de l’Économie Robert Habeck (Verts) d’un prix de l’électricité industrielle de 6 centimes par kilowattheure peut également être considéré comme une réponse à cette situation. Mais Berlin essaie également par tous les moyens d’empêcher Paris de consolider et d’étendre son avantage concurrentiel. Il y aura probablement une confrontation dans les semaines à venir.

Le contexte est une proposition législative de la Commission qui reçoit très peu d’attention du public en Allemagne : la réforme du marché européen de l’électricité. Depuis que les prix ne se précipitent plus de record en record comme à l’été 2022, la conception et le fonctionnement du marché de l’électricité sont redevenus un sujet d’expertise. Il s’agit de la question centrale de la transition énergétique : comment l’UE peut-elle promouvoir le développement des sources d’énergie à faible émission de carbone tout en entraînant dans son sillage les consommateurs et l’industrie ?

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Le véhicule parfait

En France, un mécanisme de soutien appelé ARENH a jusqu’à présent permis à l’industrie d’obtenir de l’électricité à un prix fixe extrêmement bas de 4,2 cents le kilowattheure. Jusqu’à 100 térawattheures sont disponibles chaque année dans le parc de la centrale nucléaire, soit un peu plus d’un cinquième de la consommation électrique du pays. Les entreprises industrielles doivent présenter une nouvelle demande de financement chaque année. Récemment, la demande a largement dépassé l’offre, ce qui signifie que les entreprises ont dû acheter des quantités auprès de grossistes plus chers pour couvrir leurs besoins restants en électricité.

Toutefois, le mécanisme de financement français expirera fin 2025 et Bruxelles estime peu probable que la Commission accepte une prolongation. C’est précisément la raison pour laquelle Paris tente aujourd’hui d’utiliser la réforme du marché de l’électricité pour obtenir et étendre les subventions par d’autres moyens.

La réforme du marché de l’électricité offre au gouvernement français le véhicule idéal pour y parvenir. Il est prévu de remplacer complètement le soutien de l’État à l’énergie éolienne et solaire, mais aussi à d’autres sources à faibles émissions de carbone comme l’énergie nucléaire, par un instrument au nom compliqué : les soi-disant contrats bilatéraux sur différence, ou CfD en abrégé. Celles-ci visent à garantir des revenus fiables aux producteurs d’électricité tout en réduisant le risque de fortes fluctuations des prix.

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Concrètement, son fonctionnement est le suivant : L’État et les producteurs d’électricité s’accordent sur une sorte de prix garanti. Dans les phases où le prix du marché est plus bas, l’État ajoute la différence et subventionne ainsi les producteurs. À l’inverse, les producteurs doivent payer à l’État les bénéfices des phases où le prix du marché est plus élevé.

Somme énorme

Paris souhaite utiliser cette somme pour financer la quasi-totalité de son parc de centrales nucléaires. Des contrats sont en cours de négociation avec des systèmes qui génèrent 300 térawattheures d’électricité par an, soit environ 70 % de la consommation française. Berlin craint que cela n’entraîne de graves distorsions de concurrence.

La Chancellerie est alarmée, disent les diplomates. Ils craignent que Paris puisse s’entendre avec l’exploitant des centrales nucléaires, le groupe EDF récemment entièrement nationalisé, sur un prix garanti bien inférieur aux conditions normales du marché. On parle de 6 à 7 cents.

Cela permettrait à l’État français de prélever généreusement de l’argent. Il pourrait alors utiliser exactement cela pour financer un prix de l’électricité pour l’ensemble de son industrie – c’est-à-dire pas seulement pour une partie comme en Allemagne – avec lequel personne dans l’UE ne peut sérieusement rivaliser.

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