POURQUOI C’ÉTAIT SI MAUVAIS ?
Les experts disent que l’écrasement de la foule aurait pu être évité avec une bonne préparation, mais ils admettent que les choses sont devenues plus difficiles après des années de fermetures liées à la pandémie.
“Partout dans le monde, les organisateurs d’événements sont aux prises avec la foule post-COVID-19”, a déclaré Eric Kant, un spécialiste de la sécurité des foules qui dirige la Phase01 Crowd Management.
“Beaucoup de visiteurs sont nouveaux dans la fête, ils sont en effet très excités et ne comprennent peut-être pas très bien les risques”, a-t-il ajouté.
Les principaux facteurs de risque des afflux de foule sont “l’entrée illimitée” des personnes dans un petit espace et “l’absence de vente de billets”, ce qui signifie que les organisateurs n’ont aucune estimation exacte de la demande, selon les experts – tout cela s’est produit à Itaewon.
“C’est une recette pour un désastre dans les rassemblements de masse”, a déclaré à l’AFP l’expert en sécurité des foules Milad Haghani de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud.
Même pour l’événement d’Halloween – un rassemblement public sans billets – les autorités auraient pu gérer activement la situation pour éviter la surpopulation.
“Le jour même, cela signifierait au moins surveiller les chiffres”, a déclaré John Drury, expert en psychologie des foules à l’Université du Sussex.
“Cela signifierait également une campagne d’information publique préalable pour décourager la participation d’un si grand nombre.”
Il a averti que des études psychologiques montrent que les gens recherchent en fait des “niveaux de densité objectivement dangereux” lors d’événements, et que les organisateurs doivent être conscients de ce risque.
QUI EST À BLÂMER?
Jusqu’à présent, personne n’a été tenu pour responsable, alors même que la colère du public éclate contre le gouvernement et la police pour leur manque apparent de surveillance.
Les hauts responsables ont balayé les questions sur la prise de responsabilité, affirmant que la priorité est actuellement d’aider les victimes et de faire face aux conséquences de l’accident.
De nombreuses critiques locales se sont concentrées sur la police – mais les experts disent qu’ils ne sont pas nécessairement en faute.
“Nous devons nous rappeler que le rôle principal de la police n’est généralement pas la gestion des foules”, a déclaré Martyn Amos, professeur à l’Université de Northumbria qui travaille sur la simulation des foules.
“Il est possible de gérer un événement en utilisant en grande partie des stewards, avec la police là pour assurer l’ordre public et faire face aux activités criminelles”, a-t-il déclaré à l’AFP.
