Depuis 2018, les collaborations entre ces deux structures concernent huit projets de recherche, sur les ressources halieutiques…
Depuis 2018, les collaborations entre ces deux structures concernent huit projets de recherche, sur les ressources halieutiques d’importance régionale et la biodiversité marine locale, lancés pour un montant allant de 40 000 à 4 millions d’euros et qui ont déjà donné lieu à la production de 15 publications scientifiques.
Cet accord-cadre vient donc institutionnaliser des relations déjà anciennes. « Nos liens remontent à une vingtaine d’années », explique Nathalie Caill-Milly, directrice adjointe du laboratoire LER-AR (Environnement et Ressources d’Arcachon) de l’Ifremer, qui est bi-localisé à Arcachon et Anglet.
« Nos préoccupations sont assez proches », poursuit Thierry Pigot, enseignant à l’UPPA et directeur de la Fédération de recherche Mira sur les milieux et ressources aquatiques. « Nous associons nos compétences et nos complémentarités. »
Effluents urbains et Ostreopsis
Les travaux de recherche, destinés à répondre aux attentes des décideurs politiques et de la société, sont développés suivant deux axes : « Le développement méthodologique d’outils appliqués à l’évaluation ou au suivi d’organismes marins » et « l’étude des relations entre ces organismes, l’environnement et leur exploitation », précise Nathalie Caill-Milly.
« On cherche, par exemple, à déterminer l’impact des effluents urbains sur la biocénose, ajoute Thierry Pigot. On développe aussi une collaboration dans le cadre de la chaire de biomimétisme Mantepour voir comment valoriser les algues rouges. »
Sur ce sujet également, l’Ifremer porte le projet Gelium 64 dont les objectifs sont de caractériser les champs de Gelidium sur la Côte basque, visualiser leur répartition et évaluer la qualité de cette algue. Les chercheurs de l’Ifremer et l’UPPA apportent chacun à ce projet des compétences complémentaires. « Nous prenons la suite pour la partie valorisation, afin de déterminer comment exploiter ces algues », complète Thierry Pigot.
À l’échelle européenne
Le développement de la microalgue toxique Ostreopsis sur le littoral basque fait aussi l’objet d’un important projet de recherche sous le pilotage du SIG Littoral basque (Groupement d’intérêt scientifique). « Un programme de surveillance pour comprendre la dynamique spatiale et temporelle de cette espèce en fonction des conditions environnementales a été initié cette année par la Communauté d’Agglomération Pays basque, l’Ifremer et le centre d’expertises Rivages Pro Tech », souligne Nathalie Caill-Milly.
« C’est une thématique très importante qui devrait se poursuivre au travers d’un nouveau projet de recherche européen associant un consortium plus large de chercheurs, dont l’UPPA, précise-t-elle. L’un des intérêts de la convention qui vient d’être signée est de pouvoir solliciter la participation de collègues de l’Ifremer, chercheurs extérieurs à la Région, qui possèdent d’autres compétences. »
Sondes à hautes fréquences
« Nous développons des méthodes d’analyses chimiques par rapport à la présence de cette microalgue », ajoute Thierry Pigot.
Le problème est complexe et pour tenter d’avancer sur le chemin de sa résolution, l’UPPA va acquérir des sondes à hautes fréquences qui permettront d’avoir tous les quarts d’heures, des données sur différents paramètres de la qualité de l’eau dans l’estuaire de l’Adour.
« Elles doivent être là à la fin de l’année 2022, pour une mise en service en suivant. Des bouées seront aussi disposées en mer pour effectuer différents relevés, notamment en ce qui concerne l’azote, détaille l’enseignant. Nous avons aussi des projets de recherche sur l’origine des nutriments qui se retrouvent dans l’estuaire de l’Adour. »
L’acquisition de ces données environnementales devrait permettre une meilleure compréhension des phénomènes de prolifération d’algues toxiques, mais aussi de la problématique liga (masse de mucus visqueux), sur la Côte basque.