Une augmentation alarmante des cas de cancer chez les moins de 50 ans : une épidémie mondiale en progression

Sommes-nous confrontés à une épidémie mondiale galopante ? Le nombre de personnes de moins de 50 ans diagnostiquées avec un cancer a augmenté de 80 % dans le monde lors des trois dernières décennies, selon une vaste étude publiée mercredi 6 septembre par la revue britannique BMJ Oncologie.

Des recherches antérieures avaient déjà relevé des diagnostics de cancer de plus en plus fréquents chez les moins de 50 ans. Une précédente étude publiée en septembre 2022 dans la revue Nature Reviews Oncologie Clinique avait ainsi constaté que l’incidence de 14 types de cancers avait augmenté considérablement dans ces classes d’âge entre 2000 et 2012. Mais la contribution de BMJ Oncologie montre que cette tendance ne s’inverse pas, au contraire.

Certains cancers augmentent plus rapidement

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont utilisé les données de l’étude Global Burden of Disease de 2019, analysant les taux de 29 cancers différents dans 204 pays. Il en ressort qu’un peu plus d’un million de personnes de moins de 50 ans sont mortes d’un cancer cette année-là (+ 28 % par rapport à 1990). Les cancers les plus mortels étaient ceux du sein, de la trachée, du poumon, de l’intestin et de l’estomac.

Et si le cancer du sein a été le plus fréquemment diagnostiqué lors des trois décennies, les cancers ayant augmenté le plus rapidement sont ceux du nasopharynx et de la prostate. Un grand nombre d’autres cancers liés à la sphère digestive sont également plus souvent répertoriés.

La cause de cette croissance exponentielle « n’est toujours pas claire »

Selon les experts, une partie de cette augmentation s’explique par la croissance démographique. Mais pas seulement. Le développement des dépistages a certainement participé à cette augmentation mais dans une proposition faible elle aussi, puisque cette explosion des cas apparaît aussi dans des pays qui n’ont aucun programme de dépistage.

Reste donc comme facteur de risque l’hygiène de vie : outre une mauvaise alimentation, le tabagisme et la consommation d’alcool, la sédentarité et l’obésité pourraient également contribuer à cette tendance, selon l’étude. Des facteurs génétiques pourraient également contribuer à cette tendance, tout comme les facteurs environnementaux. Les chercheurs admettent que la cause de la croissance du cancer précoce « n’est toujours pas claire ».

Et ce n’est pas fini…

Le nombre de cas de cancer dans le monde chez les moins de 50 ans devrait encore augmenter de 31 % d’ici à 2030, principalement chez les personnes âgées de 40 à 49 ans, selon une modélisation réalisée par les chercheurs. Ils notent cependant que les données sur le cancer des différents pays varient considérablement, les pays en développement sous-déclarant potentiellement les cas et les décès.