Grâce aux données sismiques collectées par la sonde InSight, une équipe internationale de chercheurs a fait une découverte étonnante : la présence d’une fine couche de silicates fondus entourant le noyau de Mars. Cette découverte pourrait fournir de nouvelles informations sur la formation et l’évolution de Mars en tant que planète aride qu’elle est aujourd’hui.
La structure interne de la Terre est largement connue grâce à de nombreuses mesures sismiques. Les ondes sismiques changent de vitesse en fonction du milieu qu’elles traversent et sont déviées lorsqu’elles passent d’un milieu à un autre. Ainsi, les ondes sismiques se déplacent plus rapidement dans les milieux solides que dans les liquides. Certaines ondes sismiques ne se déplacent même que dans les milieux solides. On sait donc que la Terre est composée, de la surface vers le centre, d’une croûte solide, d’un manteau solide mais visqueux à grande échelle de temps, d’un noyau externe liquide et d’un noyau interne solide.
Contrairement à la Terre, il était difficile de déterminer la structure interne de Mars car la planète est beaucoup moins active et nous n’avons pas de moyen de mesurer directement son activité sismique. Toutefois, grâce à la sonde InSight, développée par la NASA en collaboration avec le CNES et le DLR, nous avons désormais un sismomètre à la surface de la Planète rouge. Les résultats ont été immédiats : d’après récentes recherches basées sur les données du sismomètre Seis, les scientifiques ont pu affirmer pour la première fois que le noyau de Mars était entièrement liquide et contient également des éléments plus légers tels que le soufre, le carbone et l’hydrogène.
En 2021, l’impact d’une météorite sur la surface de Mars, à l’opposé du site d’atterrissage d’InSight, a permis de préciser davantage la structure interne de la Planète rouge. L’impact a généré des ondes sismiques qui se sont propagées à travers la planète, révélant ainsi l’existence d’une nouvelle couche liquide entre le noyau liquide et le manteau solide, qui n’avait pas été détectée auparavant. Deux équipes indépendantes de chercheurs ont conclu à des résultats similaires, estimant le rayon du noyau liquide de Mars à environ 1 650 et 1 675 kilomètres respectivement. Ces nouvelles découvertes corroborent également les observations de la déformation de la planète sous l’influence gravitationnelle de sa lune Phobos.
Bien que la sonde InSight ne soit plus en activité, les futures analyses des données qu’elle a recueillies pourraient permettre une meilleure compréhension de la structure interne de notre voisine proche, Mars.
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