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Noisy-le-Sec : Tué à l’arme blanche pour une motivation inconnue

Noisy-le-Sec : Tué à l’arme blanche pour une motivation inconnue

Le 27 novembre 2019, Mohamed Yassin, 25 ans, a été tué pour des motifs bien obscurs, à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). L’un de ses agresseurs, qui lui a porté cinq coups de couteau, dont deux mortels, a affirmé que la victime l’avait provoqué en proférant des propos racistes.

Les auteurs présumés sont jugés devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis à partir de ce mardi et jusqu’à ce vendredi. Frédéric R., 31 ans, est poursuivi pour meurtre en récidive car il a été condamné, en 2010, à quatre ans d’emprisonnement pour des violences aggravées. Youri V., 32 ans, est renvoyé pour meurtre.

La victime revenait à pied de voir un match de Ligue des champions Real Madrid-PSG, dans un bar. La scène du meurtre a été filmée par la vidéosurveillance. On peut y voir deux hommes passer devant La Supérette du Tram, rue de Paris, à 23h51. L’un porte des baskets blanches, l’autre des chaussures noires. Une dizaine de mètres plus loin, ils croisent Mohamed Yassin. Une altercation éclate. Celui avec les souliers noirs plaque le jeune homme contre une palissade de chantier. Puis agite ses bras.

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Des gestes qui peuvent faire penser aux mouvements d’un couteau. Mohamed se dégage en titubant. Il est rattrapé par l’homme aux chaussures blanches, qui déplie un couteau. Puis ce dernier et son acolyte poursuivent leur chemin en direction du pont de Bondy, laissant la victime agoniser, mortellement touchée au cœur et à la rate, devant l’épicerie.

Des images de vidéosurveillance et un témoin

Les suspects sont retrouvés dans une résidence étudiante, à Noisy-le-Sec. Trois couteaux de la marque Laguiole présentant des traces de sang sont saisis. Leurs vêtements, aussi, sont tachés de marques brunâtres.

La vidéo n’est pas la seule à parler. Un témoin était ce soir-là dans les parages. Il avait remarqué un homme de type maghrébin coincé contre une palissade, aux prises avec deux individus. En passant, il avait effleuré l’un des deux hommes, qui lui avait lancé un regard noir.

Le témoin avait passé son chemin mais il avait entendu cette phrase : « Arrête de faire le blanc ! », prononcée par l’un des deux comparses en direction de leur victime. Puis il avait vu l’un des agresseurs « l’empoigner par le col » et lui porter « plusieurs coups de couteau » pendant que son ami regardait, immobile.

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Interrogés, les deux suspects, qui venaient d’assister eux aussi à la rencontre de football chez des amis, avaient admis que la soirée avait été arrosée de rhum et qu’ils avaient fumé plusieurs joints. C’est dans cet état qu’ils se sont retrouvés dans la rue.

Il a « voulu lui faire peur, mais pas le tuer »

Arrivé à leur hauteur, Mohamed Yassin les aurait frôlés à l’épaule et aurait proféré des insultes racistes, selon leurs dires. Lors du procès, une partie des débats aura pour but de clarifier l’élément déclencheur des violences mortelles. Une autre, sur l’intention homicide.

Lors des interrogatoires, Youri V. s’est dégagé de toute responsabilité. Il a pourtant avoué avoir lui aussi sorti une lame mais uniquement pour faire peur, a-t-il assuré. Et tandis que Frédéric R. a affirmé que Mohamed les a traités de « sales noirs » et menacés de « niquer (leur) mère sales macaques », son ami a déclaré prudemment qu’il n’avait rien vu, ni entendu de tel.

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Piqué au vif, Frédéric a précisé que Mohamed l’avait gratifié d’un coup de poing. Il finira par admettre qu’il a porté « trois coups de couteau » et aurait riposté car il se sentait en danger. Il a « voulu lui faire peur, mais pas le tuer », maintiendra-t-il.

« Quand quelqu’un te regarde mal, il faut lui rendre un sourire », disait la victime

Interrogés, les amis du défunt se sont montrés surpris d’apprendre que Mohamed aurait prononcé des propos racistes. Il était plutôt d’un tempérament pacifique, ont protesté ses proches. « C’était le pilier de la famille et un boute-en-train. En cas de dispute, il jouait les médiateurs. »

« Quand quelqu’un te regarde mal, il faut lui rendre un sourire », avait l’habitude de dire ce chauffeur de VTC dépeint comme un homme « humble et discret ».

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