Nouvelles de l’ONS•aujourd’hui, 18:00•Modifié aujourd’hui, 18:27
L’ancienne commissaire européenne et éminente VVD Neelie Kroes a secrètement fait pression pour la société américaine Uber en 2015 et 2016. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) est arrivé à cette conclusion, qui a examiné 124 000 documents internes de l’entreprise technologique.
Aux Pays-Bas, Platform Investico, Trouw et la Financieele Dagblad ont mené des recherches sur le soi-disant Fichiers Uber† Les documents, qui consistent en des e-mails, des procès-verbaux, des mémos et des messages de chat, ont d’abord été divulgués au journal britannique The Guardian, qui les a transmis à l’ICIJ.
Kroes a fait pression pour Uber, même si la Commission européenne lui avait explicitement interdit d’occuper un poste dans l’entreprise technologique. L’entreprise voulait influencer la législation sur les taxis et une enquête pénale menée par le ministère public par l’intermédiaire de l’ancien commissaire européen. Au nom d’Uber, Kroes a contacté divers directeurs et hauts fonctionnaires ainsi qu’avec le Premier ministre Rutte.
Elle a déjà été invitée à rejoindre le conseil consultatif d’Uber en tant que membre de la Commission européenne. Presque immédiatement après sa démission de son poste de commissaire européenne en novembre 2014, elle a commencé à représenter les intérêts de l’entreprise, quoique de manière informelle. Fin 2015, elle a demandé à la Commission européenne l’autorisation de rejoindre l’instance qui conseille le directeur général d’Uber.
Mais le comité d’éthique a rejeté cette demande car elle violait le code de conduite des anciens commissaires européens. Le président de la Commission, Juncker, a également rejeté la demande de Kroes, compte tenu de ses responsabilités antérieures. Il lui a demandé d’observer une période de réflexion, qui a été mise en place pour éviter les conflits d’intérêts pour les commissaires européens qui font du lobbying pour les entreprises après leur carrière bruxelloise.
Après le rejet, Kroes a continué à faire pression de manière informelle et a reçu des ordres directement de la direction d’Uber. En 2015, par exemple, elle s’est entretenue avec le Premier ministre Rutte, les ministres du VVD de l’époque, Kamp et Schultz, le secrétaire d’État Mansveld à l’Infrastructure et à l’Environnement et le ministre Dijsselbloem aux Finances. Immédiatement après l’expiration du délai de réflexion en 2016 elle a rejoint le conseil consultatifmoyennant une redevance de deux tonnes par an.
envoyé spécial
Le professeur Christoph Demmke, expert en intégrité et conseiller au Parlement européen, pense qu’il s’agit d’un “cas clair de conflit d’intérêts”, a-t-il déclaré à Investico. Kroes pourrait perdre sa pension pour avoir enfreint les codes de conduite européens.
Selon le professeur émérite d’administration publique Leo Huberts, peu importe qu’elle n’ait officiellement rejoint Uber qu’en 2016. Il dit qu’il doit y avoir une vision plus large que le simple emploi formel.
Le ministère des Affaires économiques, dont relève le service, déclare qu’un tel envoyé ne doit pas approcher des ministres ou des fonctionnaires au nom d’une entreprise. Incidemment, Uber était déjà valorisé à 51 milliards de dollars en 2014 et pour cette raison ce n’était plus une start-up.