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Menaces sérieuses contre un ministre belge : retour sur sa période sous protection policière

Menaces sérieuses contre un ministre belge : retour sur sa période sous protection policière

C’était une première en Belgique : un ministre en exercice devait vivre dans une Maison sécurisée avec sa famille en raison de menaces proférées contre lui. C’était l’année dernière. Dans une interview à l’hebdomadaire Là publiée mardi, Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice (Open VLD) est revenu sur cette période, particulièrement compliquée de sa vie, pour lui comme pour son épouse et leurs enfants âgés de 4 et 7 ans.
Vincent Van Quickenborne n’est pas le seul homme politique qui a été l’objet de menaces jugées sérieuses cette année et ayant débouché sur des instructions judiciaires ainsi que sur des mandats d’arrêt.
Le mois dernier, c’est le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) qui a été menacé. Un ex-militaire belge a été arrêté en Norvège. Il a été livré à la Belgique la semaine dernière. En mai, sept Tchétchènes ont été arrêtés alors qu’ils projetaient un attentat contre le bourgmestre d’Anvers, Bart De Wever (N-VA). “Notre système de sécurité fonctionne de manière excellente”, en déduit M. Van Quickenborne, citant dans la foulée les enquêtes Sky ECC et Qatargate.
Une centaine de personnes sous protection policière, dont des ministres et juges
C’est en septembre dernier qu’un projet d’enlèvement contre M. Van Quickenborne et sa famille avait été découvert. “Juste après une réunion avec Bart De Wever consacrée à la lutte contre la criminalité de la drogue, j’ai reçu le message selon lequel un véhicule avait été découvert à 100 mètres de ma maison avec des armes, des sangles et de l’essence. La veille, le procureur fédéral m’avait prévenu qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas”, explique M. Van Quickenborne à Là.
Le quartier bouclé
Cela a alors été très vite. La famille a été placée sous protection 24 heures sur 24. “Nos gardes du corps n’étaient pas dans la Safe House mais ils ont bloqué hermétiquement le quartier. Chaque mouvement de notre part à l’extérieur était suivi.”
La famille a été sous protection à deux reprises. La première fois, cela a duré une semaine. La seconde, plus d’un mois.
“Nous n’avons pas pu fêter Noël et le Nouvel An avec notre famille. Nos enfants ne pouvaient pas aller à l’école, ne pouvaient voir leurs amis ni exercer un hobby à l’extérieur. C’était très lourd. J’ai été soulagé quand j’ai vu le bulletin final de ma fille en juin. Elle est en première année primaire et n’a pas pu passer de test en décembre. Elle a vu un psychologue un temps car elle avait peur. Elle confondait les agents de sécurité avec des agresseurs. Mon fils de 4 ans n’osait plus dormir dans le noir, la lumière devait rester allumée tout le temps. Maintenant, cela peut être une veilleuse. Je remarque qu’ils ont tous les deux bien géré cette période, ils n’en parlent plus” explique le ministre.
“De nouveaux éléments ont fait surface” : la résidence du ministre Van Quickenborne à nouveau placée sous haute surveillance
M. Van Quickenborne le concède : il avait aussi peur. Mais les strictes mesures de sécurité l’ont sécurisé : “Je le savais : cela m’arrive car nous sommes sur leurs talons. De nombreux collègues étrangers m’ont envoyé des messages : ‘Ne pas plier, persévérer !'”
Des nuits blanches
Le ministre et son épouse ont passé des nuits blanches : “Anouk (son épouse) me demandait souvent : ‘Quand cela finira-t-il ? Quand pourrons-nous revoir notre famille ? Mais cette menace nous a rendus plus forts. Dans la Safe House, j’ai appris à mieux connaître mes enfants. Notre lien est plus fort que jamais. Anouk ne m’a jamais demandé d’arrêter. Lorsque c’était trop difficile pour moi, elle m’envoyait un SMS pour me dire que je ne devais pas renoncer. Mais parfois, le désespoir m’a aussi gagné. L’ancien ministre de la Justice néerlandais a dû aussi se cacher.”
Menacé, Van Quickenborne se confie depuis sa “safe house” : “Pour la famille, c’est très dur”
De septembre à février, le ministre et sa famille ont été extrêmement limités dans leurs déplacements. “Nous devions signaler tout déplacement 24 heures à l’avance. Même une courte promenade se faisait sous accompagnement. Un jour, nous avons reçu un appel de Bruxelles car mes enfants jouaient à côté de chez nous avec le chien du voisin. Ils ne pouvaient pas. Heureusement, le niveau de menace a maintenant baissé. Je peux à nouveau me déplacer plus librement.”

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