Mélanie Dupin : « Je me sentais protégée par le groupe » – Actualité

Une fracture de la clavicule peut changer une carrière. En mal, mais aussi en bien. C’est ce qui est arrivé à Mélanie Dupin. En 2022, la sociétaire du Stade Montois Cyclisme connaît sa saison de Cadette 2 gâchée par les chutes, la dernière se traduit par une fracture de la clavicule. “Ma famille, mon entraîneur et mon club m’ont convaincue de disputer le Championnat de France sur piste“. À Hyères, elle s’est offert le maillot tricolore de l’Omnium devant Léane Tabu. Douze mois plus tard, c’est avec deux maillots arc-en-ciel qu’elle revient du Championnat du Monde Juniors sur piste à Cali : en poursuite par équipes et la course aux points.

« NOUS ÉTIONS REVANCHARDES FACE AUX ITALIENNES »

Son titre chez les Cadettes pour sa première compétition nationale sur piste, avec un stage de deux semaines avant le Championnat, a servi de détection de son talent.”J’ai participé à plusieurs stages et un groupe s’est dégagé pour le Championnat d’Europe et le Championnat du Monde“, indique-t-elle à DirectVélo. La médaille d’argent au Championnat d’Europe en poursuite par équipes en juillet nourrit tous les espoirs pour le Championnat du Monde. “Après le Championnat nous étions revanchardes face aux Italiennes, on perd de peu (3 dixièmes, NDLR). Avec le renfort de Clémence (Chéreau), on savait que nous irions plus vite“. Et dès le premier tour du Championnat du Monde, le quatuor français bat le record de France. Avant donc de s’imposer en finale face aux Italiennes.

Plus de quinze jours après, la double Championne du Monde “ne réalise pas totalement. Quand on est à quatre sur le podium , avec la Marseillaise, on est toutes dans la chanson, je me sentais protégée par le groupe. Alors que quand j’étais toute seule après la course aux points, je ne savais pas où me mettre“.

DERNIER SPRINT DÉCISIF

Mélanie Dupin savait depuis le Championnat d’Europe qu’elle allait disputer la course aux points à Cali, après avoir participé à la poursuite individuelle à Anadia (6e). En Colombie, elle a bénéficié des conseils de Yann Le Boudec en bord de piste pour la guider. “Il me disait les moments où je devais récupérer et les moments où je devais remonter pour aller tenter de marquer des points“. La tactique définie avant le départ prévoyait de rentrer dans la chasse aux points dès le départ. “Je devais faire le premier sprint mais je n’ai pas marqué de points. Je me suis fait oublier et j’ai contré comme prévu après le 3e sprint. Je prends un tour avec trois autres filles puis un deuxième encore avec trois autres concurrentes”. Tout se joue dans le dernier sprint. Derrière l’Américaine Reagen Pattishall, Mélanie Dupin marque les 6 points de la 2e place alors que sa rivale Isabel Sharp termine la première des non-payées à la 5e place. Les deux concurrentes sont à égalité de points et la primauté de sa 2e place du dernier classement offre le titre mondial à Mélanie Dupin. “Mais avant le dernier sprint, je ne connaissais pas les écarts de points“, reconnaît-elle.

La semaine passée, la lycéenne du Lot-et-Garonne a fait sa rentrée. Ses camarades l’ont félicitée. Son club du Stade Montois ont fait encore plus fort. “Ils sont venus planter un pin chez moi“. La Championne du Monde est donc restée chez elle. “On m’a proposé de venir au pôle de Bourges, mais je préfère rester chez moi“, justifie-t-elle. Et quand elle rentre chez elle après les cours, les deux maillots accrochés dans sa chambre lui rappellent son été doré.