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“Matricide” : l’alarme écologiste lancée par Catherine Travelletti à la Comédie de Genève.

“Matricide” : l’alarme écologiste lancée par Catherine Travelletti à la Comédie de Genève.

Dans “Matricide”, c’est notre Terre mère qu’on assassine. Sous la forme d’une farandole horrifique, la Valaisanne Catherine Travelletti lance un cri d’alarme écologiste que coproduit la Comédie. Épuisée, la burlesque Fiamma Camesi vient d’animer une séance de thérapie de groupe dans “Matricide”. Plongez-vous dans l’univers pictural de Jérôme Bosch – “L’Enfer” de son “Jardin des délices” par exemple. Mâtinez votre vision d’images empruntées au film de 1932 “Freaks”. Gardez également en mémoire vos épouvantes enfantines à bord d’un train fantôme. Des six rideaux de longueurs différentes installés çà et là sur le petit plateau de la Comédie – une fois tue la voix robotique qui assure le prologue – surgiront de semblables créatures fantasmagoriques, issues de l’imagination de Catherine Travelletti. Ici une sauterelle géante ou un phasme manchot, là un saurien dévoreur suivi d’un lapin au cordon ombilical hypertrophié. Sur une bande-son tonitruante, redoublée par une batterie crépitant en direct (Nicolas Field à la composition musicale), les mutants se livrent – longuement – à leur parade monstrueuse. Au sol, un cercle miroitant figure la planète qu’ils saccagent. Quoique oppressants, les tableaux ne manquent pas de relief esthétique. Un peu plus tard, les six interprètes, délestés de leurs masques, exécuteront en sous-vêtements un sarcastique exercice d’aquagym synchronisée. Plus tard encore, les démons fornicateurs cesseront d’avaler leurs gobelets en plastique pour s’humaniser un chouïa, et participer à une séance de thérapie de groupe menée par la désopilante Fiamma Camesi en libératrice des pulsions primitives… Conçu comme un polyptyque davantage qu’une narration linéaire, “Matricide” ne brille pas toujours par sa cohérence, incitant même quelques spectateurs récalcitrants à quitter les lieux. En même temps, la voix synthétique de l’intro avait prévenu vouloir “procréer autre chose que du sens”. Plutôt un cauchemar sans queue ni tête, peuplé de diablotins grimaçants – nos reflets. C’est que la metteuse en scène valaisanne Catherine Travelletti ne s’en est pas tenue à la pratique d’un théâtre conventionnel une fois son diplôme à La Manufacture obtenu. Après avoir fait la comédienne à droite et à gauche, décroché un Prix culturel de la Ville de Sion et fondé sa compagnie Catatac, la dame s’est formée en dramathérapie, une voie vers la guérison des maux psychiques par le jeu d’acteur. Logique que pour elle, la scène offre le meilleur des exutoires aux bipèdes coupables d’écocide.
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