Nous sommes tous mentalistes. Voilà le précepte du dernier spectacle de Fabien Olicard, “Archétypes”. “Je dis deux choses: tout d’abord, un mentaliste est-il un magicien ou un voyant? C’est la frontière entre les deux, et ça s’appelle l’escroquerie. Une fois que tout le monde rigole, je développe”, précise-t-il. Avant qu’il ne monte sur la scène du Palais Neptune de Toulon, nous lui avons demandé de nous livrer les secrets du cerveau. Organe qu’il explore sur scène, mais aussi dans plusieurs ouvrages.
Utiliser pleinement ses capacités
“Un mentaliste, c’est quelqu’un qui a un cerveau et qui s’en sert. Des études ont tendance à démontrer que tout le monde en a un”lance-t-il en préambule. Pour Fabien Olicard, la première chose pour exploiter pleinement son organe cérébral reste de ne pas se dévaluer. “Il ne faut pas se dire ‘‘je n’en suis pas capable’’. On a tous le même câblage. On doit apprendre à faire les choses. Pour la mémoire, par exemple, il y a de grandes techniques. J’ai cherché comment faisaient les civilisations anciennes pour transmettre les informations. Ils avaient compris, par besoin, le fonctionnement de la mémoire, et les techniques qu’ils utilisaient fonctionnent encore sur notre cerveau, qui a assez peu changé. Nous n’avons juste plus l’habitude d’avoir ce besoin vital de l’utiliser pleinement. On le voit avec la calculatrice, et encore plus depuis qu’elle est sur nos téléphones. On n’a pas perdu la capacité à calculer mais à estimer.”
Autre question, si tout peut s’apprendre, existe-t-il des prédispositions? “Dans ce que je fais, il n’y a rien d’inné, ce n’est que de l’acquis. Tout peut s’apprendre, mais si je suis assez honnête, je dois ajouter que c’est comme pour le piano. On peut tous apprendre, mais bizarrement, à 5 ans, certains vont composer des sonates incroyables et d’autres auront besoin d’une vie pour jouer ce morceau-là. On a des appétences, mais dans tous les cas, on peut aboutir à un bon résultat.”
Entretenir son cerveau
Si le cerveau n’est pas un muscle mais un organe, il s’entretient. Comme pour un sportif. “On peut le stimuler. Et comme pour tous les sportifs, ce qui est bon pour le corps l’est aussi pour le cerveau. D’ailleurs, le sport permet d’oxygéner le cerveau. Une alimentation équilibrée a aussi une influence. Si on mange trop gras, trop sucré, ça va aussi dans le cerveau, tout comme l’alcool. Comme un muscle, moins on s’en sert, plus il va perdre de son efficience.” Alors, n’hésitez pas à lire afin de stimuler vos circuits cognitifs, mais aussi à varier les jeux de société pour développer l’esprit d’analyse ou de stratégie. “C’est un bon conseil pour se prévenir des maladies neurodégénératives”insiste le mentaliste.
Se prémunir des effets néfastes du téléphone
Pour protéger votre cerveau, il va falloir décrocher des écrans et libérer vos pouces. “Une chose très abîmée par le téléphone, et ça avait commencé par la télévision, c’est l’attention. Quand on perd cela, on perd la mémorisation, la stimulation, la créativité, et ça peut conduire jusqu’à la dépression. On perd notre capacité à diriger notre concentration et à la maintenir. Cette attention se fait capter par les écrans, les réseaux sociaux, les jeux mobiles.” Alors sans revenir au téléphone à clapet ni être coupé du monde, une solution simple est donnée par Fabien Olicard. “Passer son téléphone en noir et blanc. Quand on perd les couleurs, on s’aperçoit que la personne l’utilise trois fois moins. On voit bien qu’il y a une addiction. Comme au casino, c’est du conditionnement”, conclut-il.
Savoir+
Fabien Olicard, “Archétypes”, au palais Neptune de Toulon, le 6 février à 20h30. Tarif: 43 euros.
2024-01-30 17:00:00
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