Des menaces pèsent en permanence sur nos ordinateurs et smartphones. Mais de nouveaux dangers pointent le bout de leur nez en cette rentrée. Petit tour d’horizon.
Imaginez un logiciel espion capable d’écouter le “tac”, “tac”, “tac” du clavier. Et à partir de ces simples bruits, capable de déterminer les mots que l’on écrit comme un mot de passe par exemple. Cet outil assez effrayant existe et a été mis au point par des chercheurs britanniques.
Ils ont appuyé sur les 36 touches d’un MacBook Pro 25 fois de suite, en essayant avec tous les doigts, avec des niveaux de pression différents. Puis ils ont entré toutes ces données dans un algorithme d’apprentissage automatique, qui a appris à reconnaître la signature acoustique de chaque touche, même quand on appuie sur la touche majuscule.
Ça peut paraître fou, mais sur les tests réalisés, on arrive à déterminer chaque touche du clavier frappée par l’utilisateur avec un taux de précision de 95%. Pour l’instant, ce n’est pas parfait, et surtout ce n’est qu’une démonstration technique avec un type d’ordinateur, mais en développant un peu le concept, ça pourrait avoir des cas d’usage très concrets avec le piratage du micro d’un ordinateur par exemple ou en enregistrant discrètement une personne en train de taper du texte même en visioconférence. Si l’un des participants tape au clavier pendant que les autres parlent, on peut deviner ce qu’il est en train d’écrire.
Attention aux regards indiscrets
Il faut aussi faire attention aux regards indiscrets. C’est ce qu’on appelle l’espionnage visuel. Quand on pense sécurité informatique on pense virus, phishing, ransomware. Mais la méthode de piratage la plus simple, basique, et la plus indétectable, c’est le coup d’œil sur votre écran d’ordinateur, voire une photo prise avec un smartphone si vous vous êtes absenté.
Un grand classique notamment dans les transports où l’on peut facilement tomber sur des documents confidentiels sur l’ordinateur d’un voisin de TGV un peu trop insouciant.
La solution existe depuis longtemps: le filtre de confidentialité. On trouve ça facilement sur internet pour une trentaine d’euros, et la marque français Kokoon en fabrique: il s’agit d’une fine pellicule translucide qu’on colle sur l’écran de son ordinateur et/ou de son smartphone, et qui va empêcher tous ceux qui ne sont pas exactement en face de l’écran de voir ce qui s’y passe.
Dès que vous êtes dans un angle supérieur à 30° par rapport à l’ordinateur, vous n’y voyez plus rien. Autrement dit, vos voisins de bureaux un peu trop curieux –mais aussi dans un train par exemple- ne peuvent absolument pas voir ce que vous faites. Double effet kisscool : ça fait aussi office d’écran de protection. Et ce n’est pas un gadget, le piratage visuel est un fléau, encore plus à l’heure du télétravail, alors que de nombreuses données sortent de l’entreprise.
Des webcams rendues aveugles
La mode a été lancée il y a quelques années quand on a appris que Mark Zuckerberg lui-même utilisait un cache-caméra. Et c’est vrai qu’on les trouve aujourd’hui partout pour quelques euros (d’autres en sont restés au plus artisanal bout de scotch, moins esthétique)
Les cache-caméras sont-ils essentiels? Non, mais c’est quand même très utile. Déjà, si vous avez tendance à laisser votre webcam allumée par inadvertance, surtout pendant les visios (même si normalement on vous indique qu’elle est allumée).
Ensuite, il existe des logiciels malveillants qui permettent d’activer la webcam à distance. Mais ça reste assez compliqué à mettre en place, sachant que certains constructeurs comme Apple, déconseillent leur utilisation parce que si vous fermez l’ordi en laissant le cache sur la caméra, la petite protubérance risque d’abîmer l’écran.
Et attention aussi aux fausses arnaques bâties sur cette idée, notamment les fameux mails qui vous disent qu’on a piraté votre webcam et qu’on vous a filmé alors que vous consultiez un film porno. C’est complétement faux.
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