Nouvelles Du Monde

Le Mexique demande à la Cour des Nations Unies de défendre l’inviolabilité des ambassades après l’assaut contre sa légation en Équateur | International

Le Mexique demande à la Cour des Nations Unies de défendre l’inviolabilité des ambassades après l’assaut contre sa légation en Équateur |  International

2024-04-30 16:02:00

Le gouvernement mexicain a accusé mardi l’Équateur d’avoir violé les lois internationales en effectuant une descente contre son ambassade à Quito, la capitale équatorienne, le 5 avril, en expulsant de force l’ancien vice-président du pays andin, Jorge Glas. L’homme politique, accusé de corruption, se trouvait à la légation diplomatique comme asile politique. Face à cette agression, le Mexique a demandé à la Cour internationale de justice (TIJ) des Nations Unies d’édicter des mesures de précaution défendant l’inviolabilité des ambassades et des consulats. Il demande également aux juges que l’Équateur soit suspendu en tant que membre de l’ONU jusqu’à ce qu’il présente ses excuses et qu’ils créent un précédent en déclarant qu’un État peut être expulsé de l’organisation pour des cas comme celui-ci. Les deux pays ont rompu leurs relations et l’incident a provoqué des troubles à l’intérieur et à l’extérieur de l’Amérique latine.

L’attaque contre l’ambassade du Mexique à Quito a été menée par des membres de la police nationale équatorienne et a été filmée par les caméras de sécurité du bâtiment. Ces images ont été présentées aux juges lors de la première des deux audiences consacrées à l’affaire par la TIJ. Ce lundi, c’était au tour du Mexique et Alejandro Celorio Alcántara, conseiller juridique du ministère mexicain des Affaires étrangères, a rappelé qu’« au moins 68 États et organisations internationales ont exprimé leur solidarité avec le Mexique et désapprouvent l’Équateur ». Les États, a ajouté Celorio Alcántara, « ne peuvent pas invoquer des mesures internes pour violer les normes internationales ». Et puis il a déclaré : « Un précédent déconcertant a été créé, qui a des répercussions sur l’ensemble de la communauté internationale. »

Lire aussi  Trump plaide non coupable devant un tribunal de New York

L’Équateur a justifié l’opération de police par le risque présumé que Glas s’enfuie du pays et parce qu’il considérait l’octroi de l’asile politique comme illégale. Le président équatorien, Daniel Noboa, dans une interview au début du mois sur la chaîne australienne SBS, a défendu l’invasion de la légation diplomatique. Selon lui, certains gouvernements « utilisent leurs ambassades comme une façade pour un réfugié politique, mais en réalité c’est pour l’impunité ». L’ancien vice-président Glas est accusé de délit de détournement de fonds. Il assure qu’il s’agit d’une accusation infondée. Une fois à l’ambassade du Mexique à Quito, il avait besoin d’un sauf-conduit du gouvernement équatorien pour se rendre au Mexique.

La pratique de l’asile politique s’est développée de manière particulière en Amérique latine, bien qu’avec des limites quant aux signes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et contre la paix, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme. Le Mexique l’a accordé à Jorge Glas et Roberto Canseco, chef de la mission diplomatique mexicaine, a tenté d’empêcher l’assaut. Il a également été battu et menacé avec des armes à feu par les agents. La séquence des événements a également été envisagée par les juges du TIJ, qui ont vu l’arrivée des forces de police qui ont encerclé l’ambassade.

Lire aussi  Israël/Palestine, une guerre sans fin - Affartitaliani.it

La diplomatie est soutenue par des traités internationaux, notamment la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (1961), qui la réglemente et établit l’immunité du personnel diplomatique. Le Mexique a dénoncé devant les juges la violation de ce traité par l’Équateur. Ainsi, les mesures de précaution demandées comprennent la protection des légations diplomatiques, des biens et des archives ; que l’Équateur autorise le Mexique à libérer les locaux diplomatiques et les résidences privées de ses représentants ; garantit qu’aucune mesure ne soit prise qui porte atteinte aux droits du Mexique et que l’État équatorien s’abstient de tout acte ou conduite susceptible d’aggraver la controverse.

L’inviolabilité des représentations diplomatiques garantit également des relations apaisées entre les États. C’est pour cette raison que Julian Assange, fondateur et rédacteur en chef du site WikiLeaks – dont le cas a été cité par le Mexique devant la CIJ – a passé sept ans à l’ambassade d’Équateur au Royaume-Uni. Les autorités britanniques ne l’ont pas laissé sortir, mais elles ne sont pas non plus entrées par effraction dans le bâtiment. Gabriela Sommerfeld, ministre équatorienne des Affaires étrangères, a déclaré que pour son gouvernement « aucun criminel ne peut être considéré comme un réfugié politique ».

Lire aussi  Le navire Dali qui a provoqué l'effondrement du pont de Baltimore avait déjà été accidenté

Rejoignez EL PAÍS pour suivre toute l’actualité et lire sans limites.

S’abonner

Ce mercredi, les représentants de l’Équateur prendront la parole et l’affaire sera soumise aux juges. S’agissant d’une demande de mesures conservatoires, ils n’ont pas besoin d’entrer dans le fond du dossier et leur décision pourrait être connue dans les prochaines semaines. Peut-être dans quelques mois. D’autre part, l’Équateur a poursuivi lundi le Mexique devant le TIJ lui-même, estimant que le gouvernement d’Andrés Manuel López s’est immiscé dans ses affaires intérieures en accordant l’asile à l’ancien vice-président Glas. Le gouvernement équatorien affirme que le Mexique n’a pas respecté ses obligations de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’État de résidence et de ne pas utiliser les fonctions diplomatiques d’une manière incompatible avec les fonctions qui lui sont assignées. Là encore, le texte invoqué est la Convention de Vienne de 1961.

Suivez toutes les informations internationales sur Facebook oui Xou notre newsletter hebdomadaire.

Abonnez-vous pour continuer la lecture

Lire sans limites

_




#Mexique #demande #Cour #des #Nations #Unies #défendre #linviolabilité #des #ambassades #après #lassaut #contre #légation #Équateur #International
1714487411

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT