Nouvelles Du Monde

le maire de Nevers veut étendre le projet aux médecins libéraux – Libération

le maire de Nevers veut étendre le projet aux médecins libéraux – Libération
Afin de remplir les huit places du jet qui vole trente-cinq minutes, le maire de la Nièvre a soutenu dans le «Journal du Centre» vouloir étendre le dispositif aux médecins de ville. La centaine de soignants transportés depuis janvier permettait de combler les effectifs de l’hôpital.

Ils étaient sept médecins à descendre sur le tarmac de l’aéroport de Nevers (Nièvre). Accueillis à bras ouverts, au petit matin du 26 janvier, ils inauguraient un tout nouveau projet pensé par Denis Thuriot, le maire (Renaissance) de la ville et président du conseil de surveillance de son hôpital : le premier «pont aérien médical» de France. Il est destiné à relier le chef-lieu nivernais avec la capitale bourguignonne pour y apporter des soignants dijonnais et résorber le manque de personnel hospitalier. Pendant presque un an, les vols se sont poursuivis chaque semaine – hors vacances scolaires. Soit une quarantaine de semaines de rotations et environ 120 professionnels de santé transportés. Interrompu le temps des fêtes de fin d’année, le pont devrait se poursuivre en 2024. Et l’édile compte même aller plus loin, en l’étendant aux médecins libéraux, a-t-il affirmé dans le Journal du Centre.

«L’hôpital est d’accord pour continuer, ça reste une alternative intéressante tant qu’il n’y a pas plus de médecins sur le territoire», a assuré Denis Thuriot dans le journal local. Car c’est bien l’argument de la désertification médicale qui avait poussé le maire à imaginer un tel dispositif, inspiré des «médecins volants», ces médecins associatifs qui parcourent l’est de l’Afrique à bord d’avions ambulances. Et pour cause : au 1er janvier 2023, la Nièvre, comptait 221 médecins pour 100 000 habitants – contre une moyenne de 341 en France métropolitaine.

Lire aussi  La Cleveland Clinic reçoit une subvention de 12 millions de dollars des NIH pour étudier l'utilisation des cytokines inflammatoires dans les traitements personnalisés contre le cancer

Trente-cinq minutes de vol

Cette pénurie médicale se ressent particulièrement entre les murs de l’hôpital de Nevers : «On n’arrive pas à fixer les soignants sur place, racontait à Libération Denis Thuriot la veille du premier vol. Une vingtaine de praticiens viennent chaque mois de Dijon pour nous aider. Mais il en faudrait le double pour que l’hôpital, et notamment les blocs opératoires, fonctionne à plein régime. Or tous les soignants le disent : le principal frein à leur venue, c’est le temps de trajet.»

186 kilomètres de route départementale séparent les deux villes, soit environ deux heures et quarante minutes. Actuellement, du fait de travaux, compter sur les transports en commun gonfle la durée à plus de trois heures – moyennant un TER et un ou deux bus. Tandis qu’emprunter les airs le fait fondre à trente-cinq minutes. Le calcul était vite fait pour l’élu macroniste.

Interrogé par France Bleu deux mois après le début de l’opération, Thuriot chiffrait chaque vol aller-retour à 5 700 euros. «C’est financé par l’hôpital, mais contrebalancé par plusieurs choses. Les interventions qui rapportent des sous : par exemple, un chirurgien a pu pratiquer une opération dès qu’il est arrivé. Un pédiatre a réalisé 30 consultations en une journée. Ce sont des rentrées d’argent pour l’hôpital», avait-il justifié. «Créer une liaison aérienne médicale nous permet de répondre aux besoins de santé de la population tout en relançant l’activité de l’aéroport», expliquait-il aussi à Libération. Ou comment lier, à ses yeux, santé et économie locales.

Lire aussi  Les avocats de Zaniar Matapour

Ces mêmes préoccupations le poussent aujourd’hui à imaginer son pont «sous une autre forme» : le jet privé comporte huit places, mais n’est pas toujours rempli. Alors pourquoi pas le garnir de médecins libéraux, denrée tout aussi rare sur le territoire que les hospitaliers ? Ces soignants n’étaient jusque-là pas concernés. Etant donné que l’hôpital de Nevers finance les billets, il ne met la main à la pâte que pour le personnel venu pour renforcer ses rangs. Les libéraux volontaires pour emprunter ce «pont aérien» devront donc payer eux-mêmes leurs billets. L’élu Renaissance s’imagine aussi ouvrir cette possibilité à des entreprises.

«Mouvement global de désertification»

Toujours est-il que ce pont aérien, qui n’a pas été répliqué ailleurs en France, a fait se lever de nombreux sourcils. Car s’il permet de combler ponctuellement des trous dans le personnel de l’hôpital, il ne s’attaque pas au problème de fond : l’attractivité du territoire. «Ce ne sont pas uniquement les médecins qui ont déserté la Nièvre. Il s’agit d’un mouvement global de désertification de cette zone. […] Se contenter d’affréter des avions sans qu’une politique sérieuse de régulation de la métropolisation ne soit menée en parallèle revient à renoncer à guérir la maladie en ne traitant que les symptômes», pointait en février le médecin bourguignon Paul-Simon Pugliesi, dans une tribune publiée dans les colonnes de Libé.

Lire aussi  James Corden s'excuse pour la controverse sur l'interdiction des restaurants dans Monologue

Par ailleurs, le projet entre en confrontation directe avec les préoccupations écologiques. Et s’inscrit à contre-courant des préconisations invitant à limiter l’avion, en particulier le trafic aérien intérieur – en France, il représentait 4 % des émissions de CO2 du secteur des transports en 2019. Pas de quoi convaincre l’élu macroniste, opposé à toute «écologie bloquante». Denis Thuriot aimerait d’ailleurs, en plus du pont aérien médical, relier Nevers à Bordeaux ou Lourdes par des vols grand public. On serait alors bien loin des questions essentielles de santé publique.

2023-12-26 20:34:00
1703812809


#maire #Nevers #veut #étendre #projet #aux #médecins #libéraux #Libération

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Un F16 s’est écrasé à Halkidiki, le pilote est sain et sauf

F-16 ©Eurokinissi ” )+(“arrêter\”> “).length); //déboguer contenttts2=document.querySelector(“.entry-content.single-post-content”).innerHTML.substring( 0, document.querySelector(“.entry-content.single-post-content “).innerHTML.indexOf( “” )); contenttts2=contenttts2.substring(contenttts2.indexOf( “fa-stop\”> ” )+(“arrêter\”> “).length);

ADVERTISEMENT