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La soutenabilité du déficit public | Entreprise

La soutenabilité du déficit public |  Entreprise

2023-10-01 06:50:00

L’une des particularités du cycle monétaire actuel réside dans son impact limité sur les finances publiques. C’est ainsi que les États les plus endettés ont pu se financer sans avoir à supporter une prime de risque exacerbée par le retrait des banques centrales (sauf en période de tensions financières). Mais attention, car cette circonstance privilégiée s’estompe.

Ces derniers jours, les épargnants, contrariés par la forte révision à la hausse du trou budgétaire italien, se sont montrés réticents à financer les projets de réduction d’impôts du gouvernement Meloni, les jugeant incohérents avec un contexte très dégradé au vu de l’important déficit public (8% du PIB en 2022). L’écart de rendement avec l’Allemagne (ou prime de risque) de la dette transalpine s’est resserré et avoisine les 200 points, soit près de 50 points de plus qu’au début du virage restrictif de la BCE. Les marchés ont également réagi aux projets budgétaires hésitants du gouvernement Macron. La prime de risque sur la dette française poursuit la pente défavorable détectée depuis le début de la poussée inflationniste. En outre, les deux économies présentent des symptômes d’anémie, celle de l’Italie frôlant même la récession et menaçant ainsi de fausser les prévisions de recettes fiscales.

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À l’inverse, le Portugal a profité de la phase de reprise pour équilibrer ses comptes et consolider une trajectoire budgétaire visant à relever les grands défis économiques, sociaux et environnementaux, sans compromettre la viabilité financière des finances publiques. Le déficit est ridicule et la dette est l’une des rares en Europe à être déjà nettement inférieure aux niveaux d’avant la pandémie. Sans surprise, la prime de risque, explosive lors de la crise financière, évolue favorablement et semble insensible aux fluctuations des marchés.

L’Espagne, quant à elle, se trouve dans une position intermédiaire, grâce à la relative résilience de l’économie face au double choc énergétique et monétaire. Les recettes ont été stimulées par la croissance, ainsi que par l’IPC étant donné la non-intégration de l’inflation dans les taux d’imposition, de sorte qu’une légère réduction du déficit pour cette année ne peut être exclue. D’un autre côté, l’intérim politique empêche la présentation des budgets, de sorte que – contrairement aux partenaires communautaires – les marchés ne disposent pas de signaux actualisés sur la direction que prendra la trajectoire budgétaire.

En ce moment, un certain calme règne. Cependant, l’expérience récente des pays voisins révèle trois réalités de politique budgétaire à prendre en compte dans le contexte actuel d’inflation, de transition énergétique et de retour des règles budgétaires. Premièrement, les écarts seront sanctionnés avec plus de force qu’à l’époque de l’abondance monétaire et des taux d’intérêt anesthésiés. Le respect de l’objectif de déficit l’année dernière et jusqu’à présent cette année est un pas dans la bonne direction, mais n’oublions pas que nous le devons en partie à la bonne performance de l’économie. La situation va être plus difficile maintenant qu’un ralentissement est anticipé. La baisse de la collecte de la TVA (-10,4% en août en interannuel) est un signe avant-coureur du changement de tendance.

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Deuxièmement, une plus grande concentration et un meilleur ciblage de l’aide anti-inflationniste sont possibles. Rien ne justifie le maintien des réductions d’impôts sur la consommation de gaz et d’électricité, maintenant que les prix se sont stabilisés. Et, compte tenu de la hausse du prix du pétrole, il convient d’éviter les subventions généralisées à la consommation de carburant : mieux vaut envisager des aides aux groupes vulnérables et aux transporteurs qui ne peuvent pas répercuter la hausse des coûts sur les clients.

Enfin, les stimuli ne peuvent venir que des fonds européens. C’est aussi l’instrument idéal pour transformer le tissu productif, d’où l’importance d’accéder rapidement aux prêts disponibles dans le cadre du programme. Tout cela, associé au nouveau PGE, établirait la durabilité de notre État-providence.

Déficit

Le déficit consolidé des administrations (hors locales) a atteint 2,2% du PIB jusqu’en juillet, soit trois dixièmes de plus qu’un an auparavant. Cette dégradation est due au ralentissement des recettes budgétaires : celles-ci croissent à un rythme annuel de 6,5%, soit la moitié de celui de l’année dernière. Par ailleurs, les dépenses publiques suivent une tendance inverse, avec une hausse de 7,4% jusqu’en juillet, soit quatre fois plus qu’en 2022. Pour l’ensemble de l’année, le déficit pourrait se rapprocher de l’objectif de 3,9% sous des hypothèses de croissance raisonnablement positives jusqu’au bout. de l’année.

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