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La mission Osiris-Rex : un trésor de matière extraterrestre ramené sur Terre

La mission Osiris-Rex : un trésor de matière extraterrestre ramené sur Terre

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L’astrophysicien Patrick Michel, expert des astéroïdes, nous parle de ces objets célestes que nous rencontrons… Dès le lendemain du retour sur Terre de la capsule Osiris-Rex, les échantillons de l’astéroïde Bennu ont été transférés au Laboratoire de conservation de la mission Osiris-Rex au Centre spatial Johnson, au Texas, où la NASA les conserve dans une salle blanche spécialement conçue à cet effet.

La NASA a littéralement ramené sur Terre un trésor de matière extraterrestre avec succès ! Le 11 octobre prochain, la NASA tiendra une conférence de presse pour présenter l’échantillon de l’astéroïde Bennu. En attendant, elle devrait fournir des informations sur la nature de la poussière de Bennu récupérée tout autour du cylindre contenant les échantillons.

Reconstituer l’histoire de la formation de Bennu et mieux comprendre celle du système solaire

Comme l’explique Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur et co-investigateur de la mission Osiris-Rex, “si l’on se fie aux images de la capture des échantillons, on s’attend à ce qu’au moins 250 grammes de matière de l’astéroïde aient été récupérés ; une quantité historique car nous n’avons jamais ramené autant de matière extraterrestre depuis les missions Apollo”.

Des échantillons couvrant une large période de temps

L’analyse de cette matière de Bennu “nous donnera un aperçu de l’histoire la plus ancienne de notre système solaire, avant même que les planètes ne se soient formées”. Pour comprendre cet optimisme, il faut savoir que Bennu n’a pas été choisi au hasard. C’est un “objet primitif et carboné, même si son histoire est complexe, dont on suppose que sa composition a conservé la mémoire de la composition initiale du matériau présent lorsque le système solaire s’est formé et à partir duquel les planètes se sont formées”. L’analyse de sa matière vise à nous aider à mieux comprendre “comment le système solaire s’est formé, comment les planètes ont vu le jour et comment la vie est apparue sur Terre”.

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Cette connaissance sera d’autant plus précise “que nous connaissons le contexte géologique dans lequel les échantillons ont été prélevés sur Bennu, sans l’altération de l’atmosphère terrestre qui aurait pu les contaminer comme c’est le cas, par exemple, avec les météorites que nous pouvons récupérer sur Terre, même si celles-ci nous fournissent également des informations extrêmement précieuses”.

Patrick Michel, de la mission Osiris-Rex, nous décrypte les premières images et les premières données de l’astéroïde Bennu

Mieux comprendre l’émergence de la vie sur Terre

Étant donné que l’astéroïde Bennu contient de la matière organique et des minéraux hydratés, “c’est-à-dire qu’ils ont été en contact avec de l’eau dans le passé”, les scientifiques pourront également chercher à “comprendre quel rôle les astéroïdes ont pu jouer dans l’apparition de la vie sur Terre”.

“Comprendre quel rôle les astéroïdes ont pu jouer dans l’apparition de la vie sur Terre”

Enfin, Patrick Michel espère qu’Osiris-Rex a pu “récupérer des grains pré-solaires, c’est-à-dire formés avant la formation du système solaire, ce qui pourrait nous renseigner sur l’environnement dans lequel le système solaire s’est formé il y a environ 4,5 milliards d’années”.

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100 milligrammes de matière donnés à la France

Dans quelques semaines, des scientifiques de pays partenaires de la mission participeront à l’analyse préliminaire d’une partie de cette matière de Bennu. Plusieurs laboratoires aux États-Unis recevront “un peu de Bennu”, ainsi que le Japon (0,5 % du total), le Canada (4 % du total) et la France. Le Pr. Guy Libourel, Professeur à l’Université Côte d’Azur au Laboratoire Lagrange/CNRS de l’Observatoire de la Côte d’Azur à Nice, coordonne l’analyse des 100 milligrammes accordés à la France par la NASA. Deux laboratoires situés à Nice, en collaboration avec un laboratoire situé à Sophia-Antipolis et à Strasbourg, analyseront ces échantillons de matière. L’Allemagne contribuera également à ces analyses. Par la suite, d’ici fin 2024, un appel d’offres international sera lancé pour redistribuer les échantillons afin de réaliser d’autres analyses ouvertes à l’ensemble de la communauté scientifique.

Pour comprendre la décision de la NASA d’impliquer la France dans l’étude des échantillons de Bennu, malgré le fait que nous n’ayons pas fourni d’instrument pour la mission, il faut savoir que nous sommes à la pointe de la recherche sur les astéroïdes et l’analyse des échantillons extraterrestres. Dans le cas d’Osiris-Rex, c’est un instrument situé au laboratoire CRHEA à Sophia Antipolis, utilisant la cathodoluminescence, qui sera utilisé par Guy Libourel, dont l’expertise en cosmochimie est reconnue à l’échelle internationale, et le personnel de ce laboratoire, pour une analyse minéralogique spécifique à cette technique. Il est également important de mentionner que Patrick Michel est une référence mondiale. Investigateur principal de la mission Hera de l’ESA, il est également co-investigateur de nombreuses missions internationales, dont les missions japonaises Hayabusa 1 & Hayabusa 2 et MMX (Explorateur des Lunes de Mars – retour d’échantillon de Phobos).

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Notez qu’une conférence de presse est prévue à Nice début novembre pour présenter les échantillons attribués à la France. Nous y reviendrons.

De la matière pour les générations futures

Toute la matière de Bennu ne sera pas distribuée ni étudiée au cours des prochaines années. La NASA a décidé de conserver hermétiquement 70 % de ce qui a été collecté pour les générations futures. Tout comme cela a été le cas avec les échantillons des missions Apollo, dont certains ont été analysés plus de 40 ans après leur retour sur Terre dans les années 1970. Comme le souligne Patrick Michel, c’est un “investissement à long terme, car les générations futures auront des instruments plus sophistiqués qui leur permettront de participer à ces aventures en faisant de nouvelles découvertes”.
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