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La France considère le traité avec le Mercosur comme mort alors que les agriculteurs poursuivent leur protestation | International

La France considère le traité avec le Mercosur comme mort alors que les agriculteurs poursuivent leur protestation |  International

2024-01-30 22:49:46

La France, au milieu d’une vague de protestations agricoles, a déclaré mort et enterré l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, le marché commun de plusieurs pays d’Amérique latine. De nombreux agriculteurs français, qui s’estiment déjà lésés par la mondialisation et la concurrence des autres pays, voient le traité comme une menace existentielle. Alors que les tracteurs bloquent des dizaines d’autoroutes avec cette demande et d’autres, le président Emmanuel Macron a demandé à la Commission européenne de mettre fin aux négociations.

Il y a un double front pour Paris : l’Europe et la France. Dans son premier discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, le nouveau premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé ce mardi que, entre autres mesures en faveur du secteur, l’une des priorités de l’Union européenne était de discuter de l’accord avec le Mercosur. L’intention de Macron est de porter cette question, ainsi que d’autres revendications des agriculteurs français, au Conseil européen de ce jeudi à Bruxelles.

Les propos d’Attal et les promesses de Macron n’ont pas calmé la contestation. Il existe une cinquantaine de points de blocage sur tout le territoire, selon le décompte du réseau BFMTV. Ils sont inférieurs à la semaine dernière, mais les syndicats agricoles espèrent obtenir davantage de concessions du gouvernement s’ils les maintiennent.

L’attention se porte sur Paris, que le principal syndicat, la FNSEA, a proposé de « sièger » en coupant les principales voies d’accès. Un convoi issu d’un syndicat minoritaire, et considéré comme proche du Rassemblement national de Marine Le Pen, devait rejoindre Rungis, le plus grand marché de gros d’Europe.

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Il n’est pas très difficile pour les automobilistes d’éviter les barrages routiers pour entrer et sortir de la capitale. Le ministère de l’Intérieur a déployé 15 000 policiers et gendarmes sur tout le territoire, et a envoyé des véhicules blindés pour protéger Rungis, indispensable au ravitaillement de la capitale.

Le Premier ministre français Gabriel Attal, lors de son discours à l’Assemblée nationale, à Paris, le 30 janvier. SARAH MEYSSONNIER (Reuters)

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Attal fait face à sa première crise depuis sa nomination par Macron le 9 janvier et multiplie les mesures pour apaiser les paysans. Vendredi, lors d’une visite dans une ferme, il a annoncé la suppression de la hausse de la taxe sur le carburant des tracteurs. Devant l’Assemblée nationale, ce mardi, il a déclaré que les paiements et les aides aux campagnes dans des secteurs comme l’élevage ou la viticulture seraient accélérés.

« Notre agriculture est une force », a-t-il déclaré devant l’hémicycle, « non seulement parce qu’elle nous nourrit au sens propre du terme, mais parce qu’elle constitue l’un des fondements de notre identité et de nos traditions ». “Donc, et je le dis ici solennellement, il y a et il doit y avoir une exception agricole française”, a-t-il ajouté.

L’idée de l’exception agricole n’est pas sans rappeler l’exception culturelle : l’idée selon laquelle les produits français ont besoin d’une protection particulière car étroitement liés à l’identité du pays et aux droits de ses citoyens. Le soutien populaire au mouvement agricole avoisine les 90 %, selon les sondages. Personne ne veut les critiquer. Le gouvernement, qui face à d’autres protestations a fait preuve d’une plus grande intransigeance et même d’une main plus dure, est à l’écoute des principaux syndicats et a évité de réprimer les blocages et de les condamner.

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L’une des revendications est de mettre fin à ce que certains agriculteurs appellent « la concurrence déloyale » de la part de voisins de l’UE comme l’Italie et l’Espagne. Les agriculteurs de ces pays seraient soumis à des règles moins strictes que les français et obtiendraient ainsi un avantage concurrentiel sur les Français.

“Je veux que nous voyions quelles mesures supplémentaires nous pouvons prendre face à cette histoire de concurrence déloyale”, a répondu Attal dimanche à un agriculteur lors d’une visite dans un élevage de bovins. « Il n’est pas normal qu’on vous empêche d’utiliser certains produits, et que les pays voisins, l’Italie et d’autres, les utilisent et [sus productos] viens ici.”

Le ministre espagnol de l’Agriculture, Luis Planas, a répondu lundi : « Les normes de production et de commercialisation dans l’UE sont similaires dans tous les pays membres et tout le monde, de l’Allemagne à l’Espagne, en passant par le Portugal, les Pays-Bas ou l’Italie, les applique de la même manière. » Et il a ajouté : « Par conséquent, il n’y a aucun avantage concurrentiel découlant de l’application de normes différentes. »

Après le discours d’Attal, la prochaine étape pour désactiver les blocus doit être le Conseil européen de Bruxelles. Certaines revendications de l’agriculture française – la première d’Europe et celle qui reçoit le plus de fonds – ne se décident pas au niveau national, mais au niveau européen. Le Premier ministre a cité trois points qui nuisent aux campagnes françaises, selon le secteur, et que les Etats résolvent à Bruxelles : la règle qui impose la mise en jachère de 4 % des champs ; Importations ukrainiennes de poulet et accord avec le Mercosur.

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L’opposition de Macron à l’accord de libre-échange n’est pas nouvelle, mais avec les protestations, il estime avoir ses raisons. Selon une source de l’Elysée qui a requis l’anonymat, «[el presidente] a réaffirmé avec la plus grande fermeté à la Commission qu’il était impossible de conclure [el tratado con Mercosur] dans ces conditions”. La source a ajouté que la Commission européenne, chargée de négocier au nom du bloc, “a compris que dans ce contexte, il était impossible de parvenir à une conclusion”.

Les discussions avec le Mercosur se poursuivent, a déclaré mardi le porte-parole de la Commission européenne, Éric Mamer, lors d’une conférence de presse à Bruxelles. L’objectif reste un accord respectueux de l’environnement et des « sensibilités » de l’agriculture européenne. Mais Mamer ajoute : « À l’heure actuelle, l’analyse de la Commission est que les conditions ne sont pas réunies pour conclure les négociations avec le Mercosur. »

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