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Environnement. L’aviation d’affaires poussée à rendre des comptes

Environnement. L’aviation d’affaires poussée à rendre des comptes

Après l’aviation commerciale, l’aviation d’affaires entre en zone de turbulences. Traqués sur les applications de suivi de vol, les trajets en jet privé des stars, des grands patrons et des milliardaires sont la cible d’une volée de critiques. Les comptes Twitter sur lesquels un bilan carbone des voyages est placardé ont vu leur audience décoller.

Une exposition qui dérange. Depuis qu’il est pisté, l’avion de Bernard Arnault, acquis par le groupe LVMH en 2020, a ainsi presque disparu des radars. L’appareil a été repéré le 29 juillet, filant de Paris vers Londres : « L’Eurostar, c’est pour les clochards ? », avait alors commenté le compte @laviondebernard.

Le ministre s’en mêle

Le ministre des Transports Clément Beaune s’est déclaré favorable à une régulation du secteur, donnant de l’écho à une précédente charge de Julien Bayou. Le député EELV a annoncé le dépôt d’une proposition de loi à l’automne visant à « bannir les jets privés », totem de « ultra-riches » et des « super pollueurs ». Malgré le recadrage d’Emmanuel Macron demandant au gouvernement de « ne pas promettre tout et n’importe quoi », le ministre défend l’ouverture d’un « débat au niveau européen » afin de « réfléchir à des systèmes soit de taxation, soit de réglementation ».

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Selon une étude publiée en 2018, l’aviation privée et ses quelque 22 000 appareils exploités dans le monde produiraient environ 2 % des émissions de CO2 du transport aérien. Elle génère 10 % du trafic aérien et 2 % de ses émissions de CO2 d’après l’European business aviation association (Ebaa). Les émissions du secteur ont cependant « augmenté de près d’un tiers (31 %) entre 2005 et 2019, soit plus rapidement que les émissions de l’aviation commerciale », note l’ONG Transport & Environment (T & E), dans un rapport publié en mai 2021.

Des avions énergivores

Ces avions polluent « entre 5 à 14 fois plus qu’un avion commercial, et même 50 fois plus que le train », a calculé l’ONG. Selon elle, « jee recours aux jets privés en France représentait 10 % du trafic aérien national en 2019, et se faisait le plus souvent sur de petites distances, moins de 500 km, sur lesquelles les appareils sont plus polluants. »

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En France, les plus gros génèrent « 0,00025 % des émissions mondiales de CO2 », tempère pour sa part le Groupement des Industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), ajoutant que « 80 % des vols opérés en France sont à vocation professionnelle ».

Une autre étude publiée en 2020 dans la revue Global environmental souligne cependant que « 1 % des plus riches sont responsables de 50 % des émissions de carbone du secteur aérien ». Les passagers de jets produiraient ainsi « jusqu’à 7 500 tonnes de CO2 par an », près de 700 fois plus que la moyenne des Français.

La loi Climat votée en 2021 prévoit la suppression des lignes intérieures lorsqu’une alternative en train de moins de 2 h 30 existe. L’aviation d’affaires échappe à cette règle. « Ce n’est pas avec les jets privés […] qu’on va réduire massivement les émissions », reconnaît le ministre. Le symbole, toutefois, « n’est pas anecdotique, a-t-il martelé. Lorsqu’on demande à chacune et chacun des Français de faire des efforts, il faut que ceux qui polluent le plus et qui ont le plus de moyens fassent un effort un peu plus grand. »

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