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Enquête sur la Loi sur les mesures d’urgence : témoignages de témoins de la sécurité publique

Enquête sur la Loi sur les mesures d’urgence : témoignages de témoins de la sécurité publique

Les ministres du cabinet libéral ont estimé que les manifestations du “Convoi de la liberté” de l’hiver dernier constituaient une menace pour la sécurité du Canada, malgré les avertissements de l’agence fédérale de renseignement selon lesquels le seuil n’était pas atteint, a appris lundi une enquête sur la Loi sur les mesures d’urgence.

Le premier ministre Justin Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence le 14 février, arguant que ses pouvoirs temporaires et extraordinaires étaient nécessaires pour mettre fin aux blocages à Ottawa et aux passages frontaliers.

La Commission d’urgence de l’ordre public, qui tient des audiences à Ottawa jusqu’au 25 novembre, est chargée de déterminer si le gouvernement était justifié de déclencher la législation.

La législation stipule qu’une urgence d’ordre public est une urgence qui découle d’une “menace grave à la sécurité du Canada, telle que définie par la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité”.

La définition comprend l’espionnage ou le sabotage des intérêts du Canada, les activités influencées par l’étranger ou le renversement violent du gouvernement.

Un document résumant les témoignages de David Vigneault, directeur du SCRS, montre qu’il croyait que la manifestation “n’avait à aucun moment” constitué une menace pour la sécurité du Canada et qu’il n’y avait aucun signe d’ingérence étrangère.

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“Il s’est senti obligé de transmettre clairement la position du service selon laquelle il n’existait pas de menace pour la sécurité du Canada telle que définie par le mandat légal du service”, indique le document publié lundi dans le cadre de l’enquête publique.

Le SCRS surveillait cependant les sujets d’enquêtes du renseignement qui participaient aux manifestations.

Vigneault, qui devrait témoigner devant la commission la semaine prochaine, a informé le Cabinet que l’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence pourrait envenimer davantage la rhétorique antigouvernementale extrême.

Rob Stewart, qui était sous-ministre de la Sécurité publique au moment des manifestations, a déclaré lundi à la commission que le gouvernement aurait une interprétation plus large de ce qui constitue une menace à la sécurité nationale.

Il a dit qu’en fin de compte, la décision appartenait au Cabinet.

“Le cabinet prend cette décision et leur interprétation de la loi est ce qui régit ici”, a déclaré Stewart à la commission. “Et leur décision était évidemment que le seuil était atteint.”

Brendan Miller, un avocat des manifestants du “Freedom Convoy” d’Ottawa, a déclaré à la commission qu’aucune agence fédérale n’avait informé le cabinet que la manifestation constituait une menace nationale, telle que définie dans la législation.

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“Vous avez la GRC, vous avez le SCRS, vous avez tout l’appareil de renseignement du gouvernement fédéral et aucun d’eux n’a dit que ce seuil était atteint, n’est-ce pas?” Miller a demandé à Stewart lors du contre-interrogatoire lundi.

“On ne leur a pas demandé”, a déclaré Stewart.

Dans une lettre aux premiers ministres le 15 février, le lendemain de la déclaration d’urgence à l’ordre public, Trudeau a déclaré que le gouvernement fédéral estimait que la situation avait atteint un point “où il y a une urgence nationale résultant de menaces à la sécurité du Canada”.

« Nous sommes confrontés à d’importantes perturbations économiques, avec l’effondrement des chaînes d’approvisionnement. Cela coûte des emplois aux Canadiens et mine notre sécurité économique et nationale, avec des répercussions potentiellement importantes sur la santé et la sécurité des Canadiens. Cela nuit à la réputation du Canada sur la scène internationale et nuit au commerce. et le commerce, et minant la confiance dans nos institutions », a-t-il écrit aux premiers ministres.

Le témoignage de lundi a fourni à la commission un premier regard derrière le rideau sur les discussions du cabinet qui ont précédé l’invocation de la loi sur les mesures d’urgence. Cette année, c’était la première fois que la loi était utilisée depuis qu’elle avait remplacé la Loi sur les mesures de guerre en 1988.

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Dès le 7 février, John Ossowski, alors président de l’Agence des services frontaliers du Canada, a suggéré à un appel de fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux que la Loi sur les mesures d’urgence pourrait être utilisée pour obliger les chauffeurs de dépanneuse à aider à retirer les gros appareils de forage, les documents déposés avec la commission montre.

Le 10 février, l’idée d’invoquer la loi a été officiellement discutée par le cabinet. Un résumé d’un comité d’urgence du cabinet formé par le premier ministre ce jour-là indique que Trudeau a soulevé la notion de deux voies à suivre: des actions qui pourraient être entreprises en vertu des pouvoirs existants et le processus d’invocation de la Loi sur les mesures d’urgence.

La plupart des détails de la discussion qui a suivi ont été masqués.

Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 14 novembre 2022.

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