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“Beaucoup de personnes ne sont pas violentes” – À Sainte-Soline, les militants oscillent entre joie et amertume le lendemain.

“Beaucoup de personnes ne sont pas violentes” – À Sainte-Soline, les militants oscillent entre joie et amertume le lendemain.

Ce dimanche matin à Melle et sur les différents campements des manifestants les sentiments sont partagés. Entre joie et satisfaction d’avoir rassemblé autant de monde et colère face aux nombre de blessés.

Ils se sont réveillés un peu groggy ce dimanche matin. Les manifestants du 25 mars, rassemblés à Melle ce dimanche, sont traversés par des sentiments contradictoires. C’est ce que nous confie Tom, arrivé de Strasbourg avec Marie et Plume, des amies. Il est un militant de la cause écologiste. “Il y a un décalage entre le fait de se retrouver tous ensemble dans le village et ce qu’on a subi hier soir en terme de répression,” confesse-t-il. Habitué des luttes, il reste cependant choqué par ce qu’il s’est passé samedi.

J’ai déjà participé à des grosses actions de masse de désobéissance civile, mais ça n’avait rien à voir en terme de violence.

Tom, manifestant de Strasbourg

Marie, de son côté, éprouve aussi des sentiments mêlés. Elle se dit fatiguée et en colère, “parce qu’il y avait une grande partie des gens, et j’en faisais partie, qui n’était pas violents, mais juste là pour manifester,” explique-t-elle , avec un peu de colère dans la voix.

Voir qu’une manifestation pour encercler un trou dans la terre a été réprimée de cette manière là, je suis à la fois fière d’y avoir participé mais je trouve ça outrancier et terrible d’avoir été réprimée comme ça.

Marie, manifestante de Strasbourg

Plume enfin se dit aussi triste d’avoir été traitée de” terroriste” comme l’a fait le chef du parti LR, Éric Ciotti. Mais ça n’entame en rien sa détermination :

La prochaine fois, on reviendra, on sera tout aussi déterminé et plus nombreux et on s’organisera pour contourner leur dispositif.

Plume, manifestante de Strasbourg

Les organisateurs sont partagés par les mêmes sentiments de colère et de joie mêlées. “Comme après tout moment de grande intensité, on est à la fois très tristes pour nos camarades blessés et hospitalisés et joyeux d’avoir vu cette foule déterminée”, explique Basile, du collectif des Soulèvements de la Terre. Sa détermination n’est pas entamée. “Ils ne pourront jamais surveiller toutes les installations de toutes les bassines. On va penser les prochaines actions et les prochains rendez-vous”, annonce-t-il.

On ne s’attendait pas à ce qu’il y ait autant de monde. Les derniers endroits où on a construit une telle mobilisation, c’est là où on a eu une victoire, à Notre-Dame-des-Landes.

Basile, les Soulèvements de la Terre

Julien Le Guet, le porte-parole de Bassines, non merci !, a scrupuleusement respecté son interdiction de territoire à Sainte-Soline. Il était à l’arrière. Il a vu arriver les blessés. Il a vu les médecins de la cellule médicale” craquer” affirme-t-il, devant la gravité de certaines blessures.

Pour lui, les seuls responsables sont les forces de l’ordre qui ont usé de la manière forte. “C’est un niveau de répression qui est le plus élevé en Europe” affirme-t-il

Il parle de” crimes et de crimes de guerre” quand, selon lui, les gendarmes ont empêché les secours d’arriver jusqu’aux manifestants blessés. Sur ce point, la Ligue des Droits de l’Homme qui avait des observateurs sur place, partage la même opinion.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a quant à lui affirmé en conférence de presse samedi soir que c’était plutôtl es manifestants qui avaient retardé les secours. Mais pour Julien Le Guet les moyens utilisés pour empêcher les manifestants à accéder à la bassine étaient disproportionnés :

Les bombes de désencerclement, ce sont des armes létales, c’est exactement le même type d’arme qui a tué Rémi Fraisse

Julien Le Guet, porte-parole de Bassines, non merci!

Il fait allusion à la mort de ce jeune homme de 21 ans qui avait été tué lors d’un assaut des gendarmes mobiles dans la ZAD de Sivens dans le Tarn en 2014. Rémi Fraisse avait été tué par une grenade et le tribunal administratif avait condamné l’État à verser des indemnités à sa famille pour le préjudice moral.

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