Allemagne / Turquie : Relations germano-turques : entre langage clair et coopération

La visite du président turc Recep Tayyip Erdoğan à Berlin arrive à un très mauvais moment pour l’hôte. Depuis le début de la guerre à Gaza, Erdoğan a fait plusieurs déclarations sur Israël et le Hamas – toujours en opposition fondamentale à la position allemande, qui peuvent être résumées dans l’expression « raison d’État ». Erdoğan a cependant parlé de « fascisme » à propos d’Israël et a qualifié Israël d’« État terroriste » qui commettait un « génocide » à Gaza ; Il a décrit le Hamas comme une « organisation de libération ». Il sera intéressant de voir comment le chancelier et le président fédéral tenteront de le convaincre du contraire.

La visite du président turc était prévue de longue date et se voulait un geste de rapprochement après sa réélection au printemps. Depuis, les conditions générales ont changé. L’ouverture prudente initiale des deux côtés a à nouveau cédé la place à la confrontation. Surtout, les divergences de vues sur l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre et la réaction israélienne mettent actuellement les relations à rude épreuve. La coalition gouvernementale considère néanmoins cette réunion comme importante. Il y a une raison précise à cela : l’accord sur les réfugiés de 2016 entre l’UE et la Turquie.

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Stéphanie Schœll

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Michael Roth, homme politique du SPD et président de la commission des affaires étrangères du Bundestag allemand, s’est prononcé en faveur de la relance de l’accord UE-Turquie. “Mais nous devons le faire en étant forts et confiants, car un accord sur l’immigration ne sert pas seulement les intérêts de l’Union européenne, mais aussi et surtout ceux de la Turquie”, a déclaré Roth vendredi dans le magazine de midi ARD. En raison de la situation économique tendue, la Turquie a besoin de l’Union européenne comme partenaire solide en matière de politique économique et migratoire, estime Roth. Il estime que le potentiel de chantage contre l’UE est aujourd’hui moindre.

La Gauche a vivement critiqué la visite d’Erdoğan : « Le gouvernement fédéral devrait profiter de la visite comme d’une opportunité pour exprimer une critique claire de la politique du gouvernement turc, qui est antidémocratique à l’intérieur et agressive à l’extérieur », a expliqué Gökay Akbulut, porte-parole du parti pour la politique migratoire. groupe parlementaire La gauche et vice-présidente du groupe parlementaire germano-turc. En outre, le gouvernement fédéral doit « faire clairement savoir qu’il ne tolérera aucun soutien au Hamas » et appeler Erdoğan à « mettre enfin un terme aux attaques constantes contre les Kurdes du nord de l’Irak et du nord de la Syrie, qui violent le droit international ».

Le président du groupe parlementaire germano-turc au Bundestag, Max Lucks (Verts), a demandé que les exportations d’armes vers la Turquie et les garanties Hermès pour les entreprises allemandes opérant en Turquie soient examinées en raison du soutien d’Erdoğan au Hamas islamiste. Cependant, c’est exactement le contraire qui pourrait se produire en ce qui concerne les livraisons d’armes. La Turquie souhaite acheter 40 Eurofighter et espère obtenir l’approbation de l’Allemagne. Le gouvernement allemand n’est pas étranger à cette affaire, a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit. Il n’était pas clair si le sujet serait abordé à Berlin.Avec les agences

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