Aide à l’Ukraine : un signal d’alarme venu des États-Unis

DLe fait que l’aide américaine à l’Ukraine soit devenue ces derniers jours le pion d’une lutte de pouvoir au sein du Parti républicain n’est pas surprenant, mais c’est le signe d’un problème qui va bien au-delà du conflit budgétaire en cours au Capitole. Dès le début, le soutien occidental à l’Ukraine reposait sur le leadership américain. Les Européens étaient trop faibles militairement pour soutenir seuls Kiev contre l’attaque russe.

Si certains pays de l’UE quittent l’alliance ukrainienne, comme l’ont fait jusqu’à présent la Hongrie et peut-être maintenant la Slovaquie, cela pourrait jeter du sable dans les travaux, en particulier à Bruxelles. La situation ne deviendrait véritablement critique pour l’Ukraine que si l’Amérique cessait son aide militaire.

L’ambiance change également en Europe

Il n’est pas dit que c’est encore si loin. Le conflit autour du président de la Chambre des représentants a un potentiel destructeur considérable ; Trump tente également d’exercer à nouveau une influence. En fin de compte, un accord entre les Républicains et les Démocrates centristes serait également envisageable, combinant la poursuite de l’aide à l’Ukraine et des mesures visant à sécuriser la frontière sud des États-Unis.

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un signal d’alarme fort : l’aide à l’Ukraine n’est plus une simple question de politique étrangère aux États-Unis, mais plutôt une question de parti politique. La campagne électorale polonaise montre que les partenaires proches de l’Ukraine en Europe ne sont pas à l’abri de tels changements d’humeur.

La guerre est loin d’être terminée. Même Poutine ne peut pas être assuré d’un soutien interne, comme l’a montré le soulèvement de Prigojine.

Pour l’Allemagne, qui débat trop souvent sur les systèmes d’armes et trop rarement sur la stratégie, la leçon de ces évolutions est qu’elle doit coopérer davantage avec la France, l’Italie et la Grande-Bretagne et, surtout, progresser plus rapidement dans le réarmement de la Bundeswehr. Si Trump devait redevenir président, l’existence de l’OTAN pourrait même être remise en question.