150 ans d’Auguste Perret : Le Havre de béton

Après nous avoir fait découvrir le festival Ad Hoc dédié aux spectacles vivants pour jeune publicMarie Sorbier continue son exploration culturelle du Havre en nous proposant cette fois-ci une visite de la ville à l’occasion des 150 ans de la naissance d’Auguste Perret qui la reconstruit après-guerre. Le Havre est ainsi profondément marqué du sceau de son architecture puisque 80% de la ville avait été détruit en 1944.

Si aujourd’hui cette architecture est parfois décriée ou mal-aimée, elle constitue un morceau du patrimoine architectural du XXe siècle comme il en existe peu à travers le monde. En effet, classé depuis 2005 au patrimoine mondial de l’Unesco, le projet de Perret est orignal par l’ampleur du chantier, presque inédite pour l’époque comme l’explique bien Lise Legendre, guide-conférencière : “On ne confie pas à un architecte ce qu’on lui demande habituellement : un îlot ou trois ou cinq, avec des immeubles à reconstruire ou un aménagement de logements…  Mais on lui confie une ville à reconstruire, puisque ce sont 150 hectares du centre-ville du Havre qui ont été détruits par les bombardements des alliers”

Ce seront plus de 10 000 logements conçus pour quatre personnes en moyenne qui seront construits au lendemain de la guerre. Un chantier titanesque qui fut permis grâce au béton, autre spécificité de l’architecture d’Auguste Perret qui en offre d’autres : un style moderniste inspiré des lignes néo-classiques, le tout en faisant sien les préceptes hygiénistes en offrant de grandes ouvertes pour la lumière avec des dispositions d’appartements favorisant le calme. Cette architecture du tout béton que l’on peut considérer aujourd’hui comme austère doit néanmoins être replacée dans le contexte de son époque comme le rappelle Lise Legendre qui guide Marie Sorbier dans la ville : ” Les bombardements et l’urgence humaine que représente cette reconstruction sont très importants à comprendre pour prendre un petit peu de distance par rapport au béton et comprendre par contre à quel point le béton a été utile.”