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Valli Orco et Soana sans eau, faune piscicole et écloseries en danger

Valli Orco et Soana sans eau, faune piscicole et écloseries en danger

Locana

La sécheresse menace de brûler l’un des trésors de nos vallées : le patrimoine halieutique.

La sécheresse qui assèche les deux principaux cours d’eau, l’Orco et la Soana, dont les vallées tirent leur nom, n’a même pas épargné leurs affluents. En effet, comme le montre bien la photo ci-contre (prise par Marco Piovanelli, président de l’association des pêcheurs de Ribordone), l’eau a complètement disparu de certains. Et les cascades caractéristiques devant lesquelles des milliers et des milliers de touristes souriants se sont fait immortaliser sont un chemin désolant vers une vallée de pierres brûlées par le soleil.

Les victimes

L’ensemble de l’ichtyosystème en souffre également. Des milliers de truites, dont beaucoup sont indigènes, qui ont trouvé leur dernier refuge contre la sécheresse et contre les hameçons de certains pêcheurs qui n’ont rien à voir avec le sport, dans les ruisseaux.

Ces truites sont un patrimoine et elles sont sauvées par les hommes des Conseils de Vallée, organe communal désigné par les communes qui en font partie.

Celle de Locana est particulièrement active et son président Riccardo Bugni se bat depuis des années “pour sauver notre patrimoine piscicole” dit-il mais aussi “pour être prêt à repeupler nos cours d’eau avec des spécimens de truites indigènes”.

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Années brûlées

Et pour ce faire, les Conseils de Vallée (ils sont également actifs à Pont Canavese, Quagliuzzo et Quincinetto, entre autres) ont créé des écloseries, c’est-à-dire des installations équipées et desservies par une eau courante très pure, dans lesquelles les truites sont sélectionnées car dans le respect d’une directive transposée par le gouvernement italien avec délégation au ministère compétent, le repeuplement des cours d’eau avec des espèces non indigènes est strictement interdit. Nonobstant cette année, il est possible de semer l’arc-en-ciel détesté (d’origine américaine) mais les fario (que tout le monde pensait être une espèce indigène) sont interdits, se concentrant uniquement et exclusivement sur les marmoratas. Et c’est précisément à Locana qu’ils travaillent depuis des années pour les sélectionner en serrant les meilleurs vêtements, résistants et absolument “made in Canavese”. «Des années de travail – explique Riccardo Bugni – que la sécheresse risque de brûler car sans eau courante notre travail sera détruit. Nous avons un puits de 16 mètres pour les urgences mais sans la collecte d’eau de haute altitude pour notre écloserie la condamnation à mort était signée”.

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Pendant ce temps, les hommes du Conseil de la Vallée (15 membres nommés par Ceresole Reale, Noasca, Locana et Sparone) et les volontaires interviennent là où l’eau “ne garantit plus suffisamment d’oxygène aux truites – dit Bugni – ils les sauvent en les ramassant délicatement et en les repositionnant sur des tronçons où ils peuvent survivre ». Des traits gardés secrets. Parce que sauver la vie de poissons puis les faire massacrer par des pêcheurs peu scrupuleux serait un crime.

L’opération

Les associations de pêcheurs qui gèrent les écloseries de la province de Turin sont regroupées dans une association culturelle et sportive à but non lucratif appelée Union des conseils de vallée qui «est activée par la volonté spontanée et commune des membres de protéger l’environnement eau et hydrofaune de l’ancienne province de Turin, en collaborant avec les organismes publics dans toutes les activités liées à la gestion et à la protection de la faune piscicole. Viennent ensuite d’autres activités telles que la formation et la coordination des agents de sécurité bénévoles ; participation à la gestion des eaux publiques et domaniales, ainsi qu’à leur éventuelle concession ainsi que la promotion d’activités éducatives afin d’améliorer la connaissance du milieu et des écosystèmes aquatiques impliquant toutes les écoles de tous les niveaux ».

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Pensée positive

« Les associations de pêcheurs sportifs et des dizaines de bénévoles nous offrent gratuitement leur collaboration mais cette fois l’ennemi à vaincre est dangereux, car la sécheresse fait vraiment peur ici. Cela pourrait provoquer des catastrophes qui mettront des décennies à trouver une solution » conclut Riccardo Bugni tout en prévoyant d’impliquer le monde de l’éducation en plus des institutions, pour bien faire comprendre que « le monde de la pêche travaille pour la conservation du patrimoine naturel, la préservation de la biodiversité ».

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