Une mauvaise santé des gencives augmente le risque de souffrir de cancer, d’Alzheimer et plus encore | Sciences et technologie

Entre huit et neuf personnes sur 10 de plus de 35 ans ont une maladie des gencives : soit une gingivite, soit une parodontite. Cette dernière est la principale cause de perte de dents chez l’adulte et, selon l’Organisation mondiale de la santé, elle se classe au sixième rang des pathologies chroniques au monde, derrière la carie. Et pourtant, beaucoup de gens ne savent pas ce que c’est. Il convient donc de commencer par expliquer les différences entre les deux affections précitées : alors que la gingivite est l’inflammation des gencives, causée dans la plupart des cas par des bactéries, la parodontite provoque également une perte osseuse autour des dents.

Il est surprenant que tant de gens ignorent ce qu’est la parodontite. Tout d’abord, cela affecte non seulement la fonction de mastication, en raison de la perte initiale des dents postérieures, mais cela aggrave également l’apparence esthétique. Ses symptômes — récessions ou perte de gencive autour des dents et leur déplacement — compromettent le sourire et réduisent l’estime de soi.

Les preuves scientifiques, en particulier depuis les années 1990, confirment que les patients atteints de parodontite avancée ont un risque plus élevé de souffrir d’autres maladies systémiques graves telles que l’infarctus aigu du myocarde, le diabète (car il le rend difficile à contrôler) ou la pneumonie par aspiration. Chez les femmes enceintes, cela augmente également les risques d’accouchement prématuré. Et la liste s’est allongée ces derniers temps : des associations avec l’hypertension, la maladie d’Alzheimer et même certains types de cancer ont été trouvées.

Une inflammation aggravée

Quelle est la raison de ce tas de séquelles ? Lorsqu’un patient souffre de parodontite avancée, son système immunitaire réagit puissamment par l’inflammation à l’agression bactérienne ; plus précisément, à la présence de bactéries gram-négatives anaérobies dans le sillon gingival, l’espace entre la gencive et la dent.

Ces micro-organismes, présents dans le biofilm bactérien buccal, peuvent coloniser les tissus qui composent la gencive ; c’est là que se produit la réponse inflammatoire exacerbée. Cette réaction naturelle à l’agression a des conséquences, tant dans la bouche que dans le reste de notre corps.

Localement, l’invasion des bactéries et de leurs toxines déclenche une attraction des cellules de défense et des protéines. Cela produit un déluge de médiateurs inflammatoires puissants qui détruisent le collagène de la gencive et de l’os, ce qui détériore les dents et leur support.

De plus, plusieurs mécanismes peuvent affecter d’autres organes, mais principalement deux : premièrement, la présence des bactéries elles-mêmes et de leurs toxines dans les vaisseaux sanguins, ce qui endommage leurs structures internes. Deuxièmement, la circulation des médiateurs inflammatoires dans le sang, ce qui stimule l’inflammation du placenta, du pancréas et plus encore.

Du diabète au cancer gastro-intestinal

Concernant le diabète, une parodontite avancée augmente la résistance à l’insuline, entraînant une mauvaise prise en charge de la maladie. Il provoque également une augmentation des niveaux de protéine C-réactive (un marqueur de l’inflammation) et de la pression artérielle, qui indiquent tous deux le risque d’événements cardiovasculaires.

Quant à l’association modérée avec la maladie d’Alzheimer, elle devient particulièrement pertinente lorsque l’existence de Porphyromonas gingivalis (la principale bactérie de la parodontite) est détectée dans le cerveau. De plus, il a été observé qu’une présence élevée et continue de Fusobacterium nucleatum, un autre micro-organisme essentiel dans le développement et la progression de cette maladie, peut augmenter le risque de souffrir d’un cancer gastro-intestinal.

Mesures d’hygiène de base

Passons maintenant à la bonne nouvelle : la prévention de la parodontite est facile grâce à une bonne routine d’hygiène bucco-dentaire. Un brossage deux fois par jour pendant deux minutes pour éliminer les bactéries de la plaque buccale est nécessaire – une brosse à dents électrique peut être très utile – ainsi que l’utilisation de ruban dentaire et de brossettes interdentaires.

Bien sûr, les bactéries doivent également être éliminées régulièrement dans une clinique dentaire avec des appareils soniques, à ultrasons ou manuels, et il est essentiel qu’un parodontiste ou un dentiste diagnostique périodiquement la santé de vos gencives.

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