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Une famille d’Ukrainiens, le « cœur à Kiev », raconte son année en France, les unes dans un appartement, les autres en foyer

Une famille d’Ukrainiens, le « cœur à Kiev », raconte son année en France, les unes dans un appartement, les autres en foyer

Sur la table de la cuisine traîne un paquet de pain de mie aux inscriptions en cyrillique, signe d’un voyage récent en Ukraine. Lessya, orthophoniste d’une quarantaine d’années, et Eva, sa fille aînée de 14 ans, sont allées, le temps des vacances scolaires de février, à Boïarka, leur ville, au sud-ouest de Kiev. « Amélie [la cadette, 10 ans] a beaucoup pleuré de ne pas faire partie du voyage, mais je ne voulais pas qu’elle vive les alertes antiaériennes, les coupures d’électricité qui privent de chauffage ou de thé chaud… Si tout va bien, nous y retournerons cet été »explique la mère de famille, silhouette longiligne et longs cheveux noirs. Eva, à la chevelure aussi longue que celle de sa mère et de sa sœur, a encore les yeux qui brillent d’avoir vu ses amies. Malgré le chaos et le froid, « se retrouver au café, rire, parler de tout et de rien, c’était tellement bien ». Cela fait bientôt un an que toutes les trois vivent en France, où plus de 100 000 réfugiés ont été accueillis depuis le début de la guerre, mais l’Ukraine reste leur pays.

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Eva, dans l’appartement du collège Les Lentillères, à Dijon, le 16 février 2023.

Elles rient, sourient, se chamaillent, s’embrassent… dans ce qui est aujourd’hui leur chez-soi. Depuis novembre 2022, Lessya et ses filles vivent dans un appartement de fonction du collège Les Lentillères, à Dijon, où est scolarisée Eva et où Amelia devrait faire sa prochaine rentrée en 6e. Dès mars 2022, à leur arrivée en France, le collège était prêt à les recevoir. Le circuit d’attribution de l’appartement vacant a, lui, pris du temps ; le bail a été signé début novembre pour un an renouvelable. « Que chacune ait sa chambre a changé notre vie ici. Nous ne sommes plus les unes sur les autres, et je ne suis plus en permanence sur le qui-vive. Nous vivons à notre rythme et sommes enfin détendues ! »explique Lessya. Linge de maison, lave-vaisselle ou lave-linge, lits, matelas, chaises et tables… Tout ou presque dans l’appartement leur a été donné.

« Cette générosité m’a touchée »

Pour ces vacances de février, Amelia a rejoint son père, Oleg, ex-mari de Lessya – ils ont divorcé il y a trois ans –, et sa tante Ira, la sœur de Lessya, à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or), une commune de 4 000 habitants à 80 kilomètres de Dijon. Ils y vivent en foyer, chacun dans son studio, dont le bail est renouvelé tous les six mois et le loyer compris entre 30 et 50 euros. Pour Ira, ancienne contrôleuse qualité à l’Institut de santé publique Marzeïev de l’Académie des sciences médicales d’Ukraine, l’arrivée en France, fin mars, après les autres, a été compliquée : « Sans argent, avec juste un plaid et mon traitement contre la tension pour trois mois »… Mais l’accueil a été incroyable, raconte-t-elle : « Toute cette générosité m’a touchée. »

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