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Une étude sur les abeilles révèle une vulnérabilité environnementale et une menace pour la production alimentaire

Une étude sur les abeilles révèle une vulnérabilité environnementale et une menace pour la production alimentaire

Une étude réalisée par des scientifiques de l’Université de Lausanne, publiée dans Nature Microbiology, a révélé que les abeilles produisent des nutriments qui facilitent la colonisation de leurs bactéries intestinales, mettant en évidence une relation symbiotique hôte-microbiote et offrant un aperçu des faiblesses environnementales des abeilles.

Pourquoi les bactéries intestinales sont-elles importantes ?

Les bactéries intestinales jouent un rôle important pour leur hôte. Ils fournissent de l’énergie en dégradant les aliments non digestibles, ils entraînent et régulent le système immunitaire, ils protègent contre l’invasion de bactéries pathogènes et ils synthétisent des molécules neuroactives qui régulent le comportement et la cognition de leur hôte.

Comment l’étude a-t-elle été menée ?

Les scientifiques ont commencé par rechercher des preuves que les bactéries intestinales des abeilles partagent des nutriments entre elles lorsque les abeilles ne sont nourries que d’eau sucrée. Les premiers résultats ont montré qu’une bactérie spécifique de l’intestin, Snodgrassella alvi, qui ne peut pas métaboliser le sucre pour se développer, colonisait toujours l’intestin des abeilles alors qu’aucune autre bactérie n’était présente. Cela a soulevé la question de savoir comment Snodgrassella alvi obtenait ses nutriments.

En mesurant les métabolites dans l’intestin, les scientifiques ont découvert que l’abeille synthétise plusieurs acides, notamment citrique, malique et 3-hydroxy-3-méthylglutarique, qui sont exportés dans l’intestin et se révèlent moins abondants lorsque S. alvi est présent. Ces résultats les ont amenés à poser une hypothèse inattendue : « l’abeille permet-elle directement à S. alvi de coloniser son intestin en lui fournissant les nutriments nécessaires ?

Afin de prouver cette hypothèse, les scientifiques de l’Université de Lausanne se sont rapprochés du laboratoire du professeur Anders Meibom (affilié à l’UNIL et à l’EPFL). Le professeur Meibom et son équipe ont mesuré le flux de métabolites dans des environnements complexes à une résolution à l’échelle nanométrique, en utilisant la spectrométrie de masse des ions secondaires à l’échelle nanométrique (NanoSIMS). Ensemble, les deux équipes ont conçu une expérience dans laquelle des abeilles sans microbiote recevaient un régime spécial à base de glucose, dans lequel les atomes naturels de carbone 12C présents dans le glucose étaient remplacés par les isotopes naturellement rares 13C « marqués ». Les abeilles ont ensuite été colonisées par S. alvi. La dernière étape consistait en un voyage pour les intestins fixés, passant d’abord par l’installation de microscopie électronique de l’UNIL, dirigée par la maître de conférences Christel Genoud, puis dans le laboratoire du professeur Meibom et son NanoSIMS.

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