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«Les sénateurs juifs du Royaume d’Italie trahis par le racisme de Mussolini»- Corriere.it

«Les sénateurs juifs du Royaume d’Italie trahis par le racisme de Mussolini»- Corriere.it

2024-04-27 21:29:05

De LILIANA SÉGRÉ

Préface de Liliana Segre à un volume publié chez Giuntina, sorti le 3 mai

C’est avec grand plaisir que j’ai accepté l’invitation à signer le Préface à ce volume que le Sénat de la République, en accord avec l’Union des Communautés juives italiennes, a voulu consacrer à la présence juive au Sénat du Royaume d’Italiedu Risorgimento aux fameuses lois racistes du fascisme de 1938 et jusqu’à la chute du régime.


Ce volume est un fait important, d’une grande importance culturelle et civile. Pour la première fois, en effet, l’attention se concentre de manière adéquate et systématique suractivité parlementaire des 44 sénateurs juifs que nous avons réussi à identifier depuis l’unification de l’Italie jusqu’à leur expulsion des institutions à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Il y a deux aspects en particulier qui méritent à mon avis d’être soulignés. Un premier chiffre est le nombre de sénateurs juifs rapporté au nombre total de sénateurs dans le Royaume ; si l’on compare ce nombre de 44 au nombre total de sénateurs dans l’Italie libérale, vers 2000, et que l’on considère qu’en 1938 le recensement donnait environ 45 000 Juifs sur une population totale de 45 millions, on comprend que le nombre de politiciens juifs est bien supérieur à l’impact proportionnel de la communauté juive par rapport à l’ensemble de la société italienne. Une donnée statistique importante, car elle nous dit à quel point les Juifs étaient intégrés dans la société politique, à quel point ils étaient engagés et impliqués, mais d’un autre côté elle explique aussi leur incrédulité face aux lois de 1938, face au racisme inhérent au fascisme, au fait que la Maison de Savoie ne les a pas protégés après des décennies de loyauté, de confiance et d’intégration. En fait, de nombreux Juifs, en plus d’être impliqués dans la politique et la société, avaient participé et s’étaient distingués dans la Première Guerre mondiale et beaucoup avaient également rejoint le fascisme : d’où la perplexité qui empêchait de réagir rapidement lorsque le danger devenait urgent.

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Un deuxième aspect, lié au premier, mériterait d’être approfondi. Cela concerne la nature même de la recherche qui sous-tend le volume. En fait, réfléchir à la présence juive dans les institutions est certainement un acte nécessaire, cela nous permet de mieux valoriser les apports des composantes les plus diverses qui constituent et enrichissent notre tissu social, en surmontant les segmentations, le séparatisme ou, pire encore, les discriminations. L’esprit de ce volume est en effet de refléter la contribution spécifique de la composante juive à la vie politique.en particulier du Sénat du Royaume, avec la vocation à l’intérêt général qui a toujours ému, a dû et doit animer l’activité des parlementaires individuels.

Il n’est certes pas facile, ni immédiat, de trouver l’équilibre entre partie et tout, entre spécificité politique, culturelle et religieuse et service exclusif de l’intérêt public, mais la maturité et la qualité d’une classe politique et d’une classe dirigeante se produisent précisément à ce moment-là. hauteur, face à ces défis et à ces responsabilités. Les essais et documents contenus dans le volume sont en ce sens révélateurs et significatifs.

Gadi Luzzatto Voghera dans la belle Introduction au livre rappelle les paroles d’Umberto Terracini en 1948, lorsque celui qui avait été président de l’Assemblée Constituante rappelait que Cent ans après le début du Risorgimento, le pays a finalement été réuni dans une Assemblée démocratiquement élue, avec la participation de tous les citoyens. C’était une manière de tracer un fil entre le Risorgimento et la démocratie républicaine, qui donnait une idée du long chemin parcouru par le pays : de la fragmentation à l’unité, de la discrimination de genre et socio-religieuse à l’égale dignité de tous, du constitutionnalisme libéral. à la République Démocratique, au-delà de la nuit noire de la dictature fasciste.

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Ici, je crois que l’histoire des parlementaires juifs doit être vue dans cette perspective : de la division et de la discrimination à la pleine égalité et à l’égale dignité. Parce que c’est précisément la même trajectoire de croissance du paysqui a toujours démontré sa capacité à s’émanciper de ses limites structurelles, sociales et politiques jusqu’à atteindre les caractéristiques d’une démocratie moderne et mature, avec une position et une considération internationales adéquates.

27 avril 2024 (modifié le 27 avril 2024 | 20h28)



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