En raison des fusillades qui se multiplient aux alentours de l’établissement scolaire, parents et professeurs vivent dans l’angoisse. La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, pourrait se rendre sur place ce vendredi 28 février.
Une vie devenue impossible. Lundi 26 février, jour de rentrée scolaire, le groupe scolaire Georges-Bruguier du quartier Chemin-Bas-d’Avignon de Nîmes (Gard) semblait bien désert. Ce jour-là, 13 des 16 enseignants de l’établissement étaient en arrêt-maladie et, par conséquent, seule une cinquantaine des 250 élèves a eu cours.
La raison? Un climat de peur et de violence qui s’est installé dans la zone située autour de l’établissement, devenue un point de deal où se multiplient les fusillades entre bandes rivales. Avec la multiplication de ces faits violents, les parents amènent leurs enfants avec la peur au ventre.
“Je n’ai pas le choix parce que je suis en formation et que je vis toute seule. Tout le quartier n’est pas bien, on vit avec la peur”, “est-ce qu’on va les mettre ou pas les mettre, on a peur qu’ils soient blessés avec les tirs”, disent Alya et Mohamed, deux parents inquiets, à BFMTV.
“Rafale de pétards”
Du côté des professeurs, on reste traumatisés par les événements récents. “Je n’ai pas pu prendre la route pour aller à l’école tellement j’étais angoissée, c’est très difficile de dormir ces derniers temps”, explique Marie, à notre caméra.
Une seconde enseignante, restée anonyme, raconte comment un groupe d’élèves qu’elle encadrait dans le cadre d’une sortie scolaire s’est retrouvé pris au beau milieu d’une fusillade. “En descendant du bus on entend une rafale de pétards. On continue de faire descendre les enfants et je vois plusieurs personnes habillées en noir, cagoulées”, se rappelle-t-elle.
“Une petite fille rentre dans le bus pour se confiner. On sait très bien le faire, on s’est allongés dans le bus avec les parents accompagnateurs et on a attendu qu’on vienne nous dire de sortir”, ajoute-t-elle.
À la peur du corps enseignant s’ajoute également la colère. Si des rondes de police plus fréquentes ont bel et bien été mises en place autour de l’école, l’encadrement craint que celles-ci ne durent pas dans le temps.
“Il ne nous a été garanti aucune présence policière sur la durée. Je me suis dit: ‘Ok on va avoir la police pendant quelque temps mais on ne sait pas combien de temps.’ Clairement ce n’est pas possible”, dit une troisième professeure.
Situation difficile à Nîmes
Dernier exemple en date de la violence de la situation, le 20 février, lorsqu’un père de famille connu des services de police a été criblé de balles sous les yeux de son fils de seulement huit ans. Depuis, trois hommes de 25, 21 et 19 ans été mis en examen pour “assassinat.”
Quelques jours plus tôt, des traces de tirs ont été retrouvées dans l’appui-tête d’une voiture dans laquelle se trouvaient une ère et ses enfants, rappelle France Bleu. La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, pourrait se rendre sur place ce vendredi.
La situation est loin d’être nouvelle pour l’école Georges-Bruguier; qui en 2016 avait déjà dû rester fermée une journée après que des traces de balles ont été retrouvées sur son enceinte. En 2020, les cours avaient temporairement été déménagés dans un centre de loisirs en raison d’une intrusion.
De manière générale, la ville de Nîmes est en proie à de nombreuses violences liées au trafic de drogue, en pleine expansion dans la région. Durant l’été 2023, le quartier Pissevin avait également été le théâtre de plusieurs fusillades, dont une qui avait coûté la vie à un enfant de 10 ans.
Les plus lus
2024-02-28 08:58:54
1709111843
#une #école #Nîmes #mise #larrêt #par #trafic #drogue #les #fusillades
