Un dispositif innovant de suivi post-cancer et évolutions aux Glamots : un pas vers la prise en charge globale

Unique en Charente, le dispositif, mis en place au CSSR au printemps 2023, a permis de suivre jusque-là 7 personnes, encadrées par une équipe médicale pluridisciplinaire. Appelé aussi « soins de support », cet accompagnement thérapeutique, ouvert sur prescription d’un médecin oncologue, généraliste ou pédiatre, porte sur trois temps qui peuvent être abordés séparément ou conjointement, sous forme de bilans.

L’objectif est de diminuer le risque de récidive.

« Il y a un temps lié à l’activité physique adaptée, explique Yannick Moreau, médecin spécialiste en médecine physique et de réadaptation au CSSR. Il s’agit d’évaluer les capacités physiques du patient et sa motivation, afin de construire un programme d’activités personnalisé. L’objectif est de diminuer le risque de récidive, réduire le stress et la fatigue ».

Autre thème d’accompagnement vers l’après-cancer : la diététique. Les professionnels établissent un bilan nutritionnel, qu’ils font parfois suivre de conseils personnalisés et, si besoin, de séances avec une diététicienne. Enfin, le soutien psychologique. Car l’arrêt des traitements n’est pas synonyme d’un retour immédiat à la normale.

Un dispositif financé par l’ARS

Selon une étude menée en 2019 pour le compte de la Ligue contre le cancer, 63 % des patients estiment « l’après-maladie » comme « plus difficile à vivre que la période des traitements ». « Le traitement est une phase traumatisante, explique Yannick Moreau. Les gens en sortent épuisés psychologiquement. L’après-cancer, c’est l’un des trous dans la raquette du système de santé français. On essaie de le combler, car on sait que ça facilite la reprise d’activités ».

Le dispositif, financé par l’ARS au forfait, à raison de 180 euros par patient pour deux à six séances, n’est pas limitant. « S’il est nécessaire d’avoir un accompagnement plus poussé, c’est nous qui finançons les séances supplémentaires, annonce Pierre Maury. Notre objectif est de proposer ce service gratuitement aux Charentais qui en ont besoin ».

Le programme, conforme aux recommandations de l’Institut national du cancer, devrait progressivement se faire mieux connaître en Charente auprès des patients et des professionnels de santé, grâce aux partenariats avec les associations locales.

Avec l’évolution des prises en charge, les taux de rémissions et de guérisons progressent. Aujourd’hui, 6 personnes malades sur 10 survivent à leur cancer. L’après-cancer, et notamment le retour au plus tôt à une vie « normale », devient donc un sujet de société. « Ce programme est aussi un moyen pour le patient de renouer avec une vie sociale adaptée, conclut Pierre Maury. Pour l’éloigner du piège du cycle infernal : isolement, sédentarisation, dépression et prise de médicaments ».

Des évolutions aux Glamots

Pour assurer la continuité dans les parcours de soins des patients et anticiper sur l’extension de nouvelles techniques médicales, l’établissement a récemment déployé des programmes spécifiques de prises en charge concernant les lombalgies complexes, la maladie de Parkinson et la sclérose en plaques. En parallèle, deux équipements spécifiques ont été installés : une chambre bariatrique, équipée de matériel adapté aux patients atteints d’obésité. Et un appartement d’autonomie. « Il s’agit de proposer un service aux patients qui ont séjourné plusieurs mois ici, et les accompagner vers un retour à domicile en douceur », indique Géraldine Brunet, ergothérapeute. Enfin, d’importants travaux d’extension devraient démarrer au printemps prochain, afin de répondre notamment à la hausse du flux de patients en ambulatoire. « La demande d’hospitalisation de jour a été multipliée par deux depuis 2022 », justifie Pierre Maury.