Un chanteur iranien remis aux autorités après sa détention en Turquie

Le chanteur iranien Tataloo a été envoyé en République islamique par les autorités turques pour y faire face à des accusations judiciaires.

Le rappeur de son vrai nom Amir-Hossein Maqsoudlou a été remis mercredi à la frontière de Bazargan après avoir été arrêté en Turquie, selon l’agence de presse Mizan, affiliée à la justice iranienne.

Il aurait été “immédiatement arrêté sur décision judiciaire” après plusieurs plaintes privées.

Il s’agit notamment d’allégations contre lui émanant de personnes de moins de 18 ans et de leurs familles, l’accusant d’agression sexuelle et d’actes de violence.

Les partisans de la ligne dure iranienne expriment fréquemment leur désapprobation à l’égard des artistes et des personnalités publiques, ce qui a conduit à la convocation de nombreuses personnes pour diverses accusations, notamment des violations présumées de la pudeur.

Plus tôt, Behnam Babazadeh, un journaliste musical basé en Iran, avait rapporté la détention de Tataloo par la police turque suite à une plainte du consulat de la République islamique à Istanbul.

Babazadeh a déclaré que Tataloo était accusé d’avoir insulté le personnel du consulat.

Il y a quatre ans, Tataloo a été arrêté par les autorités turques à la demande des forces de l’ordre de la République islamique, mais relâché au bout d’une semaine. A cette époque, les médias iraniens l’accusaient d’avoir insulté des personnalités religieuses chiites lors d’un de ses concerts.

Né en 1987 à Téhéran, Tataloo s’est fait connaître lorsqu’il a commencé à publier des travaux sur son blog en 2004. Il a parfois soutenu des valeurs religieuses telles que le hijab et fait l’éloge du guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei. Il a soutenu Ebrahim Raisi lors des élections présidentielles de 2017.

L’alignement de Tataloo sur la politique du régime était tel que Khamenei a salué l’une de ses chansons intitulée « Énergie nucléaire » – qui proclamait le droit de l’Iran à se défendre – comme ayant une « bonne mélodie » et un « bon contenu », ajoutant avec satisfaction qu’elle avait bouleversé le « ennemi.”