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Turquie. Le pouvoir à nouveau éclaboussé par un scandale

Turquie. Le pouvoir à nouveau éclaboussé par un scandale

Le 29 août, dans la ville de Milas, dans le sud-ouest de la Turquie, la police arrête un homme suspecté de vouloir quitter illégalement le pays par la mer. Il ne s’agit ni d’un militant de gauche, ni d’un activiste kurde, ni d’un membre de la confrérie Gülen, nombreux à tenter de gagner les îles grecques parmi les réfugiés afghans ou syriens en quête d’une vie meilleure en Europe. Ünsal Ban, lui, est l’ancien recteur de l’Université d’aéronautique de Turquie et surtout l’époux d’une députée de l’AKP, le parti islamo-nationaliste au pouvoir, dont le mariage avait été célébré par le président Recep Tayyip Erdoğan en personne.

Ce qui vaut à Ünsal Ban d’être ainsi menotté et placé en détention préventive ? On le soupçonne d’avoir communiqué des informations à un personnage connu de tous en Turquie, le parrain de la pègre Sedat Peker. Ancien proche du pouvoir, ce mafieux d’extrême droite tombé en disgrâce a trouvé refuge aux Émirats arabes unis, d’où il multiplie depuis l’an dernier les révélations explosives (détournements, assassinats, trafics de drogue…).

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Les dernières accusations de Sedat Peker portent sur un réseau de corruption ciblant les entreprises turques désireuses d’entrer en Bourse. Un conseiller du président Erdogan a été limogé. Un autre a démissionné pour raison de santé. Quant à la députée AKP, elle crie à la calomnie et à un coup monté par son propre mari. Car le mafieux a aussi mis en cause son frère, directeur du Conseil des marchés des capitaux, l’organisme public chargé de réglementer la Bourse.

Sanction des urnes ?

Quelques démissions, qui sont autant d’aveux de culpabilité, ne suffisent pas. Il faudrait qu’un procureur courageux dise stop à ces bandits qui ont gangrené l’État. Mais la justice est aux ordres du pouvoir », dénonce l’avocate Sevda Erdan Kiliç, députée du CHP, le principal parti d’opposition. Elle a demandé en vain l’ouverture d’une enquête parlementaire sur ces multiples accusations.

À défaut, elle espère une sanction dans les urnes, lors de la présidentielle et des législatives du printemps 2023 : Alors que le pays s’enfonce dans la crise économique [inflation à 80 %]que des millions de jeunes sont au chômage, le pouvoir et ses proches s’enrichissent en pillant le pays, je doute que les électeurs apprécient.D’après une récente enquête d’opinion, plus de 70 % des Turcs croient Sedat Peker, qui a promis de nouvelles révélations, tandis que de plus en plus de sondages donnent l’AKP et Erdogan battus.

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