Par Murielle Bouchard
Publié le
25 Mar 24 à 6:41
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« Quatre amendes dont trois à 135 euros en un mois. » Jade est infirmière libérale remplaçante dans le quartier centre-ville/Docks au Havre (Seine-Maritime). Avec une cinquantaine d’autres collègues, ils réunissent en ce moment un dossier complet qui sera présenté à un élu de la Ville le 29 mars 2024. « On subit tous cette situation. »
Photos à l’appuiils vont tenter de démontrer que l’exercice de leur fonction et le nombre de patients qu’ils suivent nécessitent parfois de se garer « pour maximum 10 minutes » à un endroit non autorisé.
« Ce n’est pas de payer qui pose un problème, c’est de trouver où se garer »
Un jeudi matin, à l’angle des rues Pierre-Prony, Pierre-Guinard et François-Arago, non loin des Docks au Havre. Pour illustrer son propos, Jade, 25 ans, infirmière libérale, se stationne sur une place non autorisée, qui ne gêne pas la circulation. « J’ai mis mes avertissements »le caducée est également bien visible sur le pare-brise de la Fiat 500.
Jade s’écarte. « Vous allez voir, ça ne va pas durer bien longtemps avant que… » Et là effectivement, une voiture de la police municipale arrive.
Les warnings ou le caducée ne suffisent pas
Jade, polie, explique son métier, fait constater qu’il n’y a aucune place libre aux alentours : « J’ai mis mes warning, j’ai un caducée. Mes visites durent au maximum 10 minutes chez un patient et je me retrouve avec des contraventions à 135 euros, vous trouvez ça normal ? »
Le policier répond calmement : « Warning ou pas, vous ne pouvez pas reste stationner là. Après, tout est une question de souplesse. Moi quand je vois le caducée, j’attends un peu, je me doute bien que la personne travaille. »
Et de consentir à dire : « Mais tout le monde n’est peut-être pas aussi souple. Après, vous pouvez peut-être aller vous garer quand même plus loin que là où habitent vos patients. »
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« Une petite tournée c’est 60 patients dans la journée »
Jade argumente alors : « Quand je le peux, je le fais. Mais généralement, une petite tournée c’est 60 patients dans la journée. Lorsque vous avez une chimio à arrêter, vous ne pouvez pas tourner 20 minutes avant de trouver une place. Il y a des temps à respecter. »
L’écoute du policier est là. Jade reprend sa voiture, pour la garer ailleurs.
Je comprends totalement que c’est le métier des policiers de faire en sorte que les règles soient appliquées. Mais il y a une vraie différence quand vous bossez en hyper-centre ou dans des quartiers de la ville haute par exemple. Jamais je ne prends de contravention à Montivilliers et pour cause… Il y a de la place !
Jade MénardInfirmière libérale
Le stationnement gratuit insuffisant pour ces professionnels ?
Jade évoque également des réponses de type : « On n’a pas le temps de regarder s’il y a le caducée ou pas… On fait notre métier, point… Ça m’a été répondu plusieurs fois. »
La jeune femme est d’un tempérament calme, « mais franchement, quand vous venez de faire un acte qui ne vous rapporte même pas 10 euros, que vous êtes resté stationné 10 minutes en ne gênant personne et que vous prenez l’amende à 135… Il y a de quoi se demander si tout tourne bien rond ».
Jade le sait, depuis plusieurs mois, le stationnement est gratuit au Havre pour nombre de professions y compris la sienne. Au policier, elle explique : « Très honnêtement avec mes collègues, on préférerait payer les places plutôt que de se prendre des contraventions à 135 euros juste parce qu’on ne peut se garer nulle part ».
Contactée, la mairie du Havre a confirmé le rendez-vous entre l’élu en charge du stationnement Augustin Boeuf et les infirmiers le 29 mars, et dans cette attente ne souhaite pas en dire plus sur le sujet.
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2024-03-25 08:41:51
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