Casque de musique sur les oreilles, Jessica patiente sur le parvis de la Gare Saint-Lazare (VIIIe). Cette mère de famille parisienne n’est pas une accro à son smartphone. D’ailleurs, Jessica surveille de près ses deux garçons de 7 et 8 ans, dès qu’ils allument la tablette. « Je contrôle tout ! », glisse-t-elle.
À côté d’elle justement, un stand éphémère aux couleurs rose et violet vient d’ouvrir cour du Havre. Il s’agit d’un pop-up store baptisé « FamZone » – « Fam » pour « famille » – et déployé jusqu’à ce dimanche 3 décembre par le réseau social Instagram. « Une première action sur le terrain », en présence des associations e-Enfance et Générations futures. L’objectif, dialoguer avec les familles franciliennes et leur présenter une trentaine d’outils préventifs afin de « protéger les adolescents sur la plate-forme », résument les équipes en charge de l’application présentes sur place.
Des outils pas toujours connus des parents
Jessica a instauré des règles à la maison. « Les réseaux sociaux, à leur âge, sont interdits. Le week-end, ils ont le droit à une heure le matin, une heure le soir, et une demi-heure en semaine. Je vérifie ce qu’ils regardent, les jeux, les dessins animés », explique-t-elle. Pour les parents qui voudraient accompagner leurs jeunes sur les réseaux sociaux, il est possible d’activer des paramètres.
Au moyen de cette installation inédite, « l’enjeu est d’expliquer aux gens les outils et paramètres qui existent afin de permettre une expérience sûre et positive, des outils qui ne sont pas toujours connus des parents », remarque Laurent Solly, vice-président de Meta pour l’Europe du sud.
Concrètement, « on peut fixer une limite de temps passé sur la plate-forme, bloquer des commentaires, mettre son compte en privé, restreindre des mots qui n’apparaissent donc pas sur le réseau », explique-t-on chez Instagram. Un compte parent peut aussi gérer un contrôle parental à distance sur le compte de l’enfant.
« Les deux grands tous les jours sur Instagram »
Créatrice de contenus et mère de 4 enfants, Élodie Gossuin partage son expérience. « J’ai conscience de ces outils comme le temps d’écran. Les deux grands sont tous les jours sur Instagram. Les deux petits de 10 ans ont une demande d’écran, leurs liens sociaux passent par là, c’est normal. Rien n’est posté sans mon accord. L’important, c’est de communiquer », témoigne l’ancienne Miss France.
« Beaucoup de jeunes ont dû commander des smartphones à Noël, contextualise Charlotte Caubel, secrétaire d’État en charge de l’Enfance. Nous menons un combat depuis plusieurs années contre les effets négatifs des écrans et des réseaux sociaux. Certains enfants ont un téléphone dans les mains dès la poussette. Il est essentiel pour les parents d’être attentifs. »
« Tolérance zéro »
De récents événements tragiques « ont poussé des enfants harcelés à décider de mettre fin à leurs jours », rappelle la secrétaire d’État. « Il faut communiquer avec eux, discuter au plus vite. » En France, Instagram, Messenger et TikTok sont d’ailleurs les premières applications à avoir intégré un bouton avec le numéro 3018 (joignable de 9 à 23 heures 7J/7) dès lors qu’un utilisateur fait un signalement relatif à un contenu inapproprié.
La plateforme estime à 90 % les contenus de harcèlement détectés par son intelligence artificielle. « Au dernier trimestre, 7 millions de contenus ont été supprimés », précise Capucine Tuffier, chargée de la protection de l’enfance chez Meta. La multinationale américaine a investi plus de 20 milliards d’euros sur la sécurité depuis 2016. « C’est tolérance zéro », martèle Capucine Tuffier. Ouvert au public en cette fin de semaine, le stand Instagram a vocation à se déplacer dans la région francilienne puis, à l’avenir, à travers le pays.
2023-11-30 21:30:00
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