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“Rien n’a bougé”: un an après la fermeture des urgences de nuit à Draguignan, le collectif de défense de l’hôpital dresse un bilan au vitriol

“Rien n’a bougé”: un an après la fermeture des urgences de nuit à Draguignan, le collectif de défense de l’hôpital dresse un bilan au vitriol

Une santé à deux vitesses

Pour le collectif, au delà de la situation de l’hôpital à Draguignan, c’est l’évolution de l’ensemble du système de santé qui pose problème. “L’objectif non avoué de tout cela est-il d’arriver à un système de santé à deux vitesses, comme aux États-Unis? se questionnent-ils. Nous sommes en droit de nous poser la question.”

Car pour eux, encore une fois, le constat est là. Et relève presque d’une stratégie d’usure: “On baisse progressivement la qualité de l’offre de soins. Et petit à petit, les choses s’installent sournoisement. Au-delà du CHD, 120 hôpitaux dans le pays sont actuellement dans le même état que celui de Draguignan.”

Et d’argumenter: “Pour exemple, à Draguignan, quand vous prenez un rendez-vous auprès d’un médecin privé qui utilise l’IRM de l’hôpital – si vous pouvez payer -, vous n’attendrez que deux semaines. Mais il faudra patienter trois mois si vous prenez rendez-vous à l’hôpital pour un examen sur le même appareil… On a bien une deuxième vitesse qui est en train de se mettre en place…”

Pour autant, le collectif n’est pas contre l’instauration de passerelles public/privé pour tenter de trouver des solutions. “En l’absence de nouvelle politique progressiste, nous pourrions imaginer que le privé prenne le relais des carences publiques, via une délégation de service public, par exemple. Mais ça ne se fera pas comme ça… Le privé ne veut pas prendre à son compte les urgences de nuit, tout simplement parce que ce n’est pas rentable! Ce n’est pas un hasard si c’est ce service spécifique qui s’est écroulé en premier dans le système hospitalier…”

Et de s’interroger, non sans amertume: “Nous craignons qu’à l’avenir, il ne reste à l’hôpital que des soins qui ne soient pas rentables… Mais est-ce qu’un hôpital doit être rentable? Là est toute la question.”

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