« Que pensez-vous de la formule élargie de la Coupe du monde des clubs, qui passera de 7 à 32 équipes à partir de l’été 2025 ?
Nous sommes farouchement contre. On additionne les compétitions sans penser une seule seconde aux conséquences de pareilles décisions. Les dirigeants du football mondial ne sont pas sincères lorsqu’ils disent qu’il ne faut pas surcharger le calendrier. En fait, ils font comme ils veulent et font surtout tout le contraire. Ils ne s’intéressent pas à la santé des joueurs. Mais cela ne va pas durer comme ça.
Estimez-vous que la santé des joueurs est menacée ?
On a beau tirer la sonnette d’alarme, on n’est pas écoutés. Ils ne pensent qu’au fric. Il faut vraiment se mettre autour d’une table pour préserver la santé des joueurs. Cela ne peut pas durer. Tous les étés, il y a quelque chose. Cet été, il y a l’Euro et les Jeux Olympiques et, l’été suivant, il y a la Coupe du monde des clubs.
Quels sont les risques pour les joueurs ?
Il y a deux problèmes : les risques de blessures, qui sont de plus en plus nombreuses. Mais il y a aussi l’usure mentale. Tu ne peux pas être sans arrêt motivé avec cette multiplication de matches. Le cerveau ne suit pas. La qualité du jeu s’en ressent. Et après, on critique les joueurs en disant qu’ils sont trop payés et qu’ils jouent mal…
« Un jour, la contestation sera de ne pas jouer une compétition »
Avez-vous été consulté avant la création de cette Coupe du monde des clubs revisitée ?
Ce sont des consultations éphémères et bidons. On fait semblant de demander l’avis de quelques-uns… D’ailleurs, les critiques sont de plus en plus vives de la part des joueurs, mais aussi des entraîneurs.
Quels sont les moyens de se défendre pour les joueurs ?
Un jour, la contestation sera de ne pas jouer une compétition.
Y croyez-vous vraiment ?
Oui, ça commence à prendre forme. Là, ça dépasse les bornes. La FifPro (le syndicat mondial des joueurs)que je présidais il n’y a pas si longtemps, est mobilisée. Avant, on avait une quarantaine de matches par saison. Maintenant, il y en a soixante. Et les clubs font toujours jouer à peu près les mêmes pour essayer de gagner.
