2023-09-03 18:44:03
L’explication réside dans la conformation particulière des os du corps humain qui sont très résistants : la direction compte plus que l’énergie de l’impact. De plus, un corps entraîné « résiste » mieux, mais il faut aussi beaucoup de chance
Des tests médicaux sur l’état de santé sont attendus François Bagnaïa, le pilote italien Ducati, champion du monde MotoGP en titre, après la blessure subie lors du Grand Prix de Catalogne. “Les tests nous diront si le fémur et le tibia ont des blessures, avec ces premiers tests nous n’avons trouvé aucune déformation, mais d’autres contrôles sont nécessaires”, ce sont les mots du Dr Angel Charte, responsable du paddock MotoGP, qui a parlé sur les conditions de Bagnaia immédiatement après l’accident survenu au départ du Grand Prix. Le le pilote était écrasé sur la piste
de la moto d’un poursuivant, Binder, après une chute. Le véhicule est passé sur sa jambe à grande vitesse.
Quand les os ne se brisent pas
En attendant des nouvelles de Bagnaia, nous avons demandé César Faldini, professeur titulaire à l’Université de Bologne et directeur de la Première Clinique Orthopédique de l’Institut Orthopédique Rizzoli de Bologne, s’il est possible que dans certains cas les os ne se brisent pas après des accidents aussi graves. «C’est possible et cela est déterminé par forme de nos os – explique le spécialiste à Courrier de santé — : la structure interne des os (système Haversien) ressemble à des micro-arcades ; si la force d’impact agit selon l’orientation de ces arcs est “déchargé” et l’os ne se brise pas, s’il heurte dans une direction différente, l’os se fracture”.
Les os supportent de lourdes charges
«Les os sont très solides et résister à des charges potentiellement supérieures à 15 à 20 fois le poids du corps – ajoute Faldini -. Lorsque vous effectuez un saut normal, dès que vous atterrissez, l’os supporte jusqu’à 6 à 8 fois votre poids corporel, mais vous ne vous cassez pas les os à chaque saut. En effet, l’énergie se décharge le long de ces lignes de force. Si le vélo, en passant sur le cycliste, a créé un impact très fort, mais dirigé selon les lignes de charge physiologiques, l’os peut très bien avoir résisté. Il y en a évidemment un très gros élément de chance. Parfois, je peux tomber en conduisant mon cyclomoteur à 40 km/h et me fracturer quand même».
La différence dans un corps entraîné
Compte la direction de la force cinétique donc, mais pas seulement. Au-delà des matériaux utilisés pour les combinaisons des motards qui sont certes conçus pour réduire les chocs, il y a aussi une composante personnelle : «Les sujets formés comme un pilote peut l’être, avec l’exercice, ils renforcent ces canaux osseux – précise Faldini -. En revanche, un mode de vie sédentaire entraîne une réabsorption des canaux. Les sportifs ou les personnes moins sédentaires risquent moins de chutes accidentelles.
Considération finale : « Il n’y a pas que l’os : les tissus qui l’entourent peuvent aussi être très gravement endommagés après un accident. La fracture n’est pas le seul indicateur de la gravité du traumatisme: il y a les tendons, les muscles, les nerfs, les artères, les veines (et d’autres organes aussi). Lorsque le traumatisme est grave, une observation ultérieure dans des centres spécialisés est indispensable, également pour surveiller d’éventuelles complications graves du membre blessé qui vont au-delà des fractures», conclut l’expert.
3 septembre 2023 (changement le 3 septembre 2023 | 17h49)
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