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Procès contre Uribe, quotidien Junge Welt, 15 novembre 2023

Procès contre Uribe, quotidien Junge Welt, 15 novembre 2023

2023-11-15 02:00:00

Juan ANgel/Long Visual Press/UIG/imago

Un manifestant à Bogotá se souvient des exécutions extrajudiciaires avec une photo de l’ancien président Álvaro Uribe Vélez

Puisqu’il n’y a aucun progrès en Colombie même, la justice argentine devrait maintenant agir. Mercredi dernier, onze familles colombiennes, ainsi que trois organisations de défense des droits humains, ont porté plainte à Buenos Aires contre l’ex-président Álvaro Uribe Vélez. Ce sont des membres des soi-disant Falsos Positivos, c’est-à-dire des civils qui ont été enlevés et tués par l’armée colombienne pour les présenter ensuite au public comme des guérilleros morts au combat. Selon les chiffres officiels, 6 402 personnes ont été victimes de cette pratique, principalement entre 2002 et 2008, pendant le mandat d’Uribe Vélez.

Les plaignants invoquent le principe de compétence universelle. Dans l’acte d’accusation, du quotidien espagnol de jeudi Le pays cité, on dit qu’Uribe Vélez doit être condamné “puisqu’il était à la tête des structures étatiques qui ont commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité”. Le principe d’universalité est un principe du droit international qui permet aux États d’enquêter sur les crimes les plus graves, quelle que soit la nationalité de la victime ou de l’auteur, si des enquêtes appropriées ne sont pas menées dans les pays où les crimes ont été commis. Il existe actuellement plusieurs accusations de ce type en Argentine, notamment pour des crimes présumés commis par les forces du Venezuela, du Nicaragua, du Myanmar et de l’Espagne.

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L’acte d’accusation de près de 300 pages affirme qu’Uribe Vélez, en tant que président et commandant suprême des forces armées, a pris des décisions qui « ont fortement encouragé l’armée à commettre des milliers de meurtres ». Il s’agissait notamment de la déclaration de l’état d’urgence immédiatement après son entrée en fonction le 7 août 2002, à la suite de laquelle les droits fondamentaux ont été restreints et l’appareil militaire a pu étendre son pouvoir. Sous couvert de lutte contre le « terrorisme » – c’est-à-dire contre la guérilla insurgée – les organes de contrôle de l’État ont été repoussés et l’armée s’est vu attribuer de nouveaux pouvoirs, comme procéder à des arrestations ou à des perquisitions à domicile.

Au cœur de l’accusation se trouve l’accusation selon laquelle Uribe Vélez avait connaissance de la pratique des « falsos positivos ». Pour étayer cela, des déclarations de l’ancien directeur du Haut-Commissariat des Nations Unies en Colombie, Christian Salazar Volkmann, sont présentées. Il a déclaré que son bureau avait informé le président de l’époque de plusieurs cas de ce type en 2003 et 2004, sans qu’aucune mesure ne soit prise. Les organisations de défense des droits humains ont également déposé des plaintes auprès de diverses agences gouvernementales et ont, par exemple, rencontré des responsables du gouvernement et de l’armée dans le département d’Antioquia en mai 2006.

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Dernièrement, fin août, l’ex-général Mario Montoya, qui fut chef d’état-major des forces armées colombiennes entre 2006 et 2008, a été inculpé par la Juridiction spéciale pour la paix (JEP). Il est accusé d’être responsable de 130 cas de « faux positifs » entre 2002 et 2003, alors qu’il commandait la Quatrième Brigade à Medellín. Plusieurs anciens soldats avaient déjà déclaré que Montoya avait ordonné et dirigé les exécutions extrajudiciaires. L’ancien général, qui nie toutes les allégations, est jusqu’à présent le militaire le plus haut gradé faisant l’objet d’une enquête en Colombie dans le cadre de ce qu’on appelle les Falsos Positivos. Montoya aurait expliqué à ses subordonnés : “Je n’ai pas besoin de litres de sang, j’ai besoin de camions-citernes remplis de sang”.

Le système judiciaire spécial de la JEP est né de l’accord de paix de 2016 entre le gouvernement colombien de l’époque et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée populaire (FARC-EP). Son objectif est d’enquêter sur les crimes de guerre commis pendant plus de 50 ans de conflit armé dans le pays et d’en punir les auteurs. Les proches des victimes et les organisations de défense des droits de l’homme critiquent le fait que Montoya ne soit condamné qu’à des peines extrêmement légères devant la JEP par rapport à la gravité des crimes qui lui sont reprochés. Ils exigent que ces crimes de guerre soient jugés devant le système judiciaire normal.

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