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Portrait d’Hélène Louvart, directrice de la photographie et fidèle collaboratrice d’Alice Rohrwacher

Portrait d’Hélène Louvart, directrice de la photographie et fidèle collaboratrice d’Alice Rohrwacher

L’actualité met sur le devant de la scène Hélène Louvart, la directrice de la photographie et fidèle collaboratrice d’Alice Rohrwacher, alors que sort en salle La Chimèrequatrième long-métrage de la réalisatrice italienne, conte rural et fellinien sur des pilleurs de tombes étrusques, en compétition à Cannes. Parallèlement, le Centre Pompidou, à Paris, organise jusqu’au 1est janvier 2024 une rétrospective de l’œuvre de la cinéaste, Hélène Louvart ayant signé l’image de Corps céleste (2011), Les Merveilles (2015), Heureux comme Lazzaro (2018), La Chimère (2023), etc.

Née en 1964 à Pontarlier (Doubs), formée à l’école Louis-Lumière, Hélène Louvart a travaillé sur une cinquantaine de longs-métrages (Sandrine Veysset, Jacques Doillon, Claire Denis, Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval, Agnès Varda, Wim Wenders, Virginie Despentes, Christophe Honoré, Danielle Arbid, Marc Recha…), tout en continuant d’accompagner des premiers « longs » – tel Garçon disco (2023)de Giacomo Abbruzzese, qui a valu à la directrice des opérations l’Ours d’argent pour sa contribution artistique.

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Vous travaillez avec Alice Rohrwacher depuis son premier long-métrage, « Corpo celeste ». Comment l’avez-vous rencontrée ?

Alice avait vu mon travail sur le film de Pablo Agüero, Salamandre (2010) : elle avait eu l’impression de voir une lumière qui ne ressemblait pas à une lumière de cinéma. Je suis allée la voir en Italie, j’ai senti qu’elle avait quelque chose de très fort, et qu’elle cherchait quelqu’un pour traduire ses idées. Je l’ai aidée sans l’empêcher d’aller au bout de ses choix esthétiques.

« La Chimère » démarre sur une image noire, avant un jaillissement de lumière et l’apparition d’un visage féminin ; « Les Merveilles » s’ouvrait la nuit, sur un terrain éclairé par des phares… Qu’est-ce que cela raconte, et comment qualifieriez-vous la lumière dans les films d’Alice Rohrwacher ?

Alice aime commencer ses films comme elle ouvre une première page. Pour le premier plan de La Chimèrej’avais mis l’obturateur sur la caméra, puis je l’ai enlevé pour obtenir cet effet – on n’a pas fait ça en postproduction. Le vrai plaisir d’Alice, c’est de tourner en pellicule super-16 : il y a ce côté organique et vivant, avec des défauts et des qualités, qui correspond totalement à ce qu’elle recherche. Ensuite, elle aime bien mélanger différentes façons de filmer.

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Corps céleste était plutôt un film d’épaule [caméra à l’épaule]mais, pour Les Merveilleson a mélangé l’épaule pour la subjectivité et la caméra fixe pour l’objectivité du regard. Heureux comme Lazzaro induisait des déplacements dans l’espace, des plongées sur différents points de vue, le personnage de Lazzaro (Adriano Tardiolo) pouvant être vu comme un saint. Pour La Chimèreon a essayé de trouver un langage un peu différent pour filmer les œuvres étrusques sous terre. On voulait faire sentir cette quête des pilleurs de tombes, cette présence d’âmes, et la pellicule 35 millimètres nous a permis d’être dans le noir total, d’éclairer les œuvres à la bougie. On ne pouvait pas faire mieux que de dévoiler les œuvres étrusques en 35 millimètres, dans l’univers d’Alice. Et on a gardé le super-16 pour le reste, filmé à l’air libre.

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