Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) résultent d’anomalies du neurodéveloppement. Les TSA se manifestent par des perturbations des interactions sociales, des troubles du comportement, des réactions sensorielles inhabituelles et des difficultés de communication, dès la petite enfance. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), près de 700 000 personnes en France sont atteintes de troubles du spectre de l’autisme, dont 100 000 ont moins de 20 ans.
Depuis plusieurs années, les autorités sanitaires ont observé une augmentation des naissances d’enfants autistes. Cette augmentation de la prévalence pourrait être due à une amélioration et une évolution des critères de diagnostic, mais la psychiatre Amaria Baghdadli estime que l’environnement, notamment la pollution, pourrait également jouer un rôle. Lors d’une interview accordée à France 24, la responsable du Département universitaire de pédopsychiatrie et du Centre de ressources sur l’autisme au CHU de Montpellier a déclaré : “La multiplication des cas d’autisme et d’autres troubles neurodéveloppementaux est certes liée en partie à l’amélioration du diagnostic, mais ‘en partie’ seulement”.
Malgré différentes études qui mettent en évidence un lien entre la pollution et l’autisme, le lien de causalité du point de vue neurologique n’a pas encore été établi, selon la Docteure Amaria Baghdadli. Elle va donc bientôt débuter la cohorte MARIANNE en collaboration avec des chercheurs de l’INSERM, du CNRS et de plusieurs universités, pour comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et des autres troubles du neurodéveloppement.
L’étude MARIANNE, menée en France, suivra médicalement 1 700 femmes enceintes et leur famille pendant dix ans. Ce programme de recherche scientifique est financé par l’Agence Nationale de la Recherche et est dirigé par la Docteure Amaria Baghdadli depuis 2014. Elle a confié à nos confrères que “nous venons de si loin”, ajoutant que lorsqu’elle était à la Faculté de médecine, sa génération “n’envisageait même pas d’étudier le lien entre la santé et l’environnement”.
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