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Polémique autour du placement en détention provisoire d’un policier à Marseille : les propos du patron de la Police suscitent l’indignation

Polémique autour du placement en détention provisoire d’un policier à Marseille : les propos du patron de la Police suscitent l’indignation

Le chef de la police, Frédéric Veaux, estime que “avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison”. Ces propos sont partagés par Laurent Nunez, mais vivement critiqués par les élus de la Nupes, qui dénoncent “une attaque sans précédent contre notre République”.

“Y a-t-il encore un pouvoir politique en France ?” C’est la question posée par Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, après la diffusion par Laurent Nunez des propos du chef de la police, Frédéric Veaux, concernant la mise en détention provisoire d’un policier à Marseille dans le cadre d’une enquête sur des violences survenues lors des émeutes début juillet.

“Le fait de savoir qu’un policier est en prison m’empêche de dormir”, déclare le directeur général de la police nationale (DGPN), dans une interview publiée sur le site du journal Le Parisien. “En général, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a commis des fautes ou des erreurs graves dans l’exercice de ses fonctions”, ajoute Frédéric Veaux.

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“Propos inacceptables. Mais le ministre de l’Intérieur reste silencieux”, dénonce Manuel Bompard.

“La Police demande aujourd’hui à être au-dessus de la Justice”

Le membre de La France insoumise des Bouches-du-Rhône n’est pas le seul élu de la Nupes à s’indigner des propos du DGPN, relayés par le compte officiel de la porte-parole de la police nationale, la commissaire divisionnaire Sonia Fibleuil.

“Nous assistons à un séparatisme revendiqué de la part de la haute hiérarchie de la police”, dénonce David Guiraud (LFI). “La Police demande aujourd’hui à être au-dessus de la Justice. Et le ministre de l’Intérieur reste silencieux”, déplore l’élu du Nord.

“La mutinerie se propage jusqu’au plus haut niveau. Gérald Darmanin doit rétablir l’ordre ou démissionner”, écrit également Raquel Garrido. Sa collègue de Seine-Saint-Denis, Nadège Abomangoli, dénonce de son côté “une attaque sans précédent contre notre République”.

Olivier Faure souhaite que le Parlement soit réuni en urgence

“C’est très grave, toute la hiérarchie policière se place au-dessus de la justice et des règles de la détention provisoire, et le ministre de l’Intérieur est en congé maladie ! Ce qui se joue ici, c’est la démocratie et le respect de l’État de droit. Le Parlement doit être réuni en urgence”, demande Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste.

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“Allo Beauvau ? Y a-t-il quelqu’un au ministère de l’Intérieur pour rappeler à l’ordre ces chefs de police séditieux?” écrit Benjamin Lucas (Génération.s). “Quelle sera la prochaine étape ? Ne laissons pas passer ces propos très graves pour la démocratie !” alerte de son côté l’écologiste Aurélien Taché.

Enfin, Jean-Luc Mélenchon, ancien candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle et figure de la Nupes, dénonce le silence du président de la République et du ministère de l’Intérieur.

“Darmanin, Macron et l’arc républicain refusent d’appeler la police au calme et au respect de la loi ?” écrit-il. “Donc ils les encouragent à ‘faire la guerre’ aux ‘nuisibles’ ? Écœurant. L’État est ridiculisé”.

Les policiers en congé maladie

La déclaration controversée de Frédéric Veaux intervient quelques jours après que le centre de Marseille et ses rues commerçantes ont été le théâtre d’émeutes urbaines suite à la mort de Nahel, un adolescent tué à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier.

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Le chef de la police s’est rendu samedi dans la cité phocéenne pour rencontrer les policiers très en colère suite à la mise en détention provisoire d’un de leurs collègues, soupçonné d’avoir violemment agressé un jeune homme.

Selon une source syndicale, plusieurs centaines de policiers marseillais se sont mis en congé maladie. D’autres ont répondu à l’appel du syndicat Unité SGP Police et se sont mis en “code 562”, un terme utilisé par la police signifiant qu’ils n’assument plus que les missions d’urgence et essentielles.

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