Pays-Bas : A Rotterdam, le jackpot est tombé : la famille multimillionnaire Van der Vorm va reprendre la dette de 3.000 logements | Entreprise

La ville néerlandaise de Arnhem a lancé un programme pilote pour couvrir les dettes d’une cinquantaine de familles en difficulté afin qu’elles puissent avoir une seconde chance. L’expérimentation, d’une durée de deux ans et dotée d’un fonds de 700 000 euros, se concentre sur le quartier Immerloo II, qui est également l’un des quartiers les plus pauvres des Pays-Bas. Les bénéficiaires n’auront pas à restituer l’argent, puisque le rachat de la dette sera supporté par quatre associations caritatives, et non par le contribuable. L’idée a également fait son chemin à Rotterdam, mais avec une différence substantielle : là-bas, elle atteindra 3 000 logements et le montant de l’aide s’élève à huit millions d’euros. L’ange gardien dans cette affaire sera la famille Van der Vorm, devenue milliardaire à la fin des années 1990 avec la vente des croisières Holland America Line.

En 2023, le PIB néerlandais par habitant s’élevait à près de 58 000 €, plaçant les Pays-Bas au quatrième rang au sein de l’UE, selon les calculs du Bureau central des statistiques (CBS) et d’Eurostat. Dans le même temps, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté s’élève actuellement à un million (sur près de 18 millions d’habitants), selon le Bureau d’analyse de la politique économique (Centraal Planbureau). Le nombre croissant d’emplois mal payés, l’inégalité des flux de revenus ou la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie ont contraint de nombreuses personnes à recourir à l’endettement pour survivre. Dans le cas d’Arnhem, ceux qui reçoivent l’aide de la commune seront conseillés pendant deux ans afin qu’ils puissent résoudre leurs problèmes sans contracter de nouvelles dettes. Un autre problème concerne les causes structurelles de la pauvreté, qu’il s’agisse, entre autres, de la maladie ou du manque total d’éducation. Mais à Arnhem, on affirme que l’expérience peut montrer qu’il existe différentes manières d’aider les gens à rester à flot.

En 2023, 8,8 % des ménages néerlandais avaient des dettes problématiques, toujours selon CBS. Bien que le gouvernement ait réduit la durée standard de règlement de la dette de trois ans à un an et demi et qu’il s’efforce de détecter ces problèmes à temps, le conseil d’Arnhem espère montrer que l’absence immédiate de défauts facilite la résolution d’autres problèmes. On peut donc s’attendre à ce que certains créanciers collaborent en remboursant au moins une partie des dettes accumulées par les participants au projet.

Une vie liée aux croisières

À Rotterdam, le plan devrait toucher un millier de foyers par an sur une période de trois ans. Ils n’auront pas non plus à rembourser l’argent, et ce programme est conçu pour les familles avec des enfants qui ont subi des revers, comme un divorce, un licenciement ou une maladie. La dette moyenne dans ce cas est d’environ 2.700 euros, et deux fondations créées par la famille Van der Vorm les rachèteront en même temps.

En 1989, ses membres vendent les croisières Holland America Line à l’opérateur anglo-américain Carnival Corporation. Ils créent alors un fonds d’investissement baptisé HAL Investments et, en 2023, le magazine économique néerlandais Quote estime qu’ils disposent d’actifs à 3,8 milliards d’euros. Ils constituent la deuxième famille la plus riche des Pays-Bas après les Brenninkmeijer, fondateurs de la chaîne de magasins de vêtements C&A. Fondée en 1873, la Holland America Line transportait des milliers d’émigrants des Pays-Bas vers les États-Unis.

Ce n’est pas la première fois que les Van der Vorm injectent des fonds dans des projets sociaux ou culturels à Rotterdam. Ils avaient déjà fait don de 15 millions d’euros pour compenser les factures d’électricité des populations les plus défavorisées de la ville. Ils ont également parrainé le musée local Boymans van Beuningen, qui possède une collection d’art très appréciée. La Mairie ne contribue pas à l’initiative d’endettement, même si elle aidera les familles à y prétendre. D’autres municipalités, comme celles d’Amsterdam et d’Utrecht, s’efforcent également de lutter contre la pauvreté endémique, mais pour l’instant elles n’ont pas pris les mesures nécessaires pour annuler ou réduire la dette de leurs voisins les plus défavorisés.

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