Depuis qu’elle s’est éloignée des projecteurs en 2020, la chanteuse de 77 ans coule des jours paisibles sur sa ferme d’Ormstown, en Montérégie, entre ses poules, sa ruche et son jardin. Un repos bien mérité pour celle qui a fait résonner sa puissante voix pendant près de 65 ans aux États-Unis, au Québec, en France et en Angleterre. Née en 1945 à New York, la petite Nanette a grandi avec la musique dans le sang au Mississippi, dans la ville de Jackson. Sa mère Beatryce Kreisman chantait dans les hôtels et les cabarets, tandis que son père Ernest Workman jouait de la trompette dans plusieurs orchestres. Selon Steve Hill, qui a réalisé l’album Roots & Blues de la chanteuse en 2001, la capacité unique de Nanette Workman à chanter tous les styles musicaux s’explique en grande partie par son enfance passée dans cet État voisin du Tennessee, de l’Alabama et de la Louisiane. Les deux artistes se sont rencontrés en 1999, après un spectacle du guitariste. “Nanette venait me chercher chez nous”, se rappelle-t-il. “J’étais au troisième étage sur la rue Cartier à l’époque, et je me souviens très bien de Nanette qui descend mon ampli, qui devait peser 75 livres, et le mettait dans sa voiture. On parlait beaucoup de musique.” Tomber amoureuse de Tony Roman… et du Québec En 1964, à l’âge de 19 ans, Nanette Workman se retrouve à New York, où elle hérite du rôle de Rosemary Pilkington dans la comédie musicale Comment réussir en affaires sans vraiment essayer ? C’est dans la ville qui ne dort jamais qu’elle rencontre Antoine D’Ambrosio, alias Tony Roman, un chanteur et producteur québécois. Ce fut le coup de foudre, tant sur le plan personnel que professionnel. En 1966, Nanette Workman débarque au Québec pour la première fois avec son nouveau compagnon, elle qui ne parle pas un mot de français. Elle apprendra la langue très rapidement, en enregistrant des chansons avec Tony Roman et en séduisant le public québécois avec son accent américain dans des émissions telles que Jeunesse oblige ou Fleurs d’amour, Fleurs d’amitié à Radio-Canada. Nanette Workman à l’émission Jeunesse oblige en 1967Photo : Radio-Canada / André Le CozEn studio avec les Stones Bien que Nanette Workman vive dans les années 1960 une histoire d’amour avec le Québec, elle ne passe pas tout son temps dans la province, elle qui est également immergée dans le milieu musical de Londres. En 1968, elle est choriste pour les Rolling Stones, aux côtés de Madeline Bell et Doris Troy, un contrat improvisé en remplacement de la troisième chanteuse, mal en point à l’époque. “Je travaillais avec un ingénieur du son aux Studios Olympic, qui travaillait également pour les Rolling Stones. Il m’a dit : ‘On a une session demain et la fille qui chante avec Doris et Madeline est malade. Veux-tu prendre sa place ?’ J’ai répondu : ‘Oui bien sûr’, se rappelle-t-elle. Sa voix apparaîtra sur deux chansons de l’album Laisse le saigner sorti l’année suivante : Vous ne pouvez pas toujours obtenir ce que vous voulez et Honky Tonk Women dans la version country. Sous l’influence de Nanette, Mick Jagger a même modifié les paroles de la chanson, dans cette version alternative Pays Honka, pour y inclure la ville d’enfance de la chanteuse, Jackson, plutôt que Memphis. Début du widget YouTube. Passer le widget?
Fin du widget YouTube. Retour au début du widget?Une relation compliquée avec Johnny Hallyday Au début des années 1970, Nanette Workman est engagée en tant que choriste pour Johnny Hallyday en France, où elle assure parfois sa première partie en solo. S’ensuit une idylle plutôt courte et très compliquée entre les deux artistes. “C’est vraiment la musique qui nous a réunis, pendant le peu de temps où nous étions ensemble. Il était rockeur et je suis rockeuse, et ça a fonctionné”, se souvient la chanteuse. Le duo enregistrera notamment la chanson Apprendre à vivre ensemble, une adaptation en français du titre Capitaine de l’espace de Joe Cocker. Début du widget YouTube. Passer le widget?Fin du widget YouTube. Retour au début du widget?À l’époque, Johnny Hallyday fonde sa propre maison de disques et enregistre un album en anglais pour Nanette Workman, qui ne verra le jour que plusieurs années plus tard. “Nous avions enregistré l’album, nous devions le sortir, mais en même temps, j’étais dans une relation avec lui et cela n’a pas fonctionné. Tout était foutu à cette époque. J’ai été un peu blessée aussi. Tout était très compliqué”, résume-t-elle, sans amertume. La reine de la chanson disco Lady Marmalade En 1975, de retour au Québec au moment où la fièvre disco bat son plein, Nanette Workman surfe sur une idée de génie du producteur Angelo Finaldi : reprendre en français la chanson Lady Marmalade popularisée par Patti Labelle. Cette reprise reste à ce jour l’un des titres les plus connus de sa carrière. C’est également cette année-là qu’elle rencontre Luc Plamondon, qui écrit les paroles de Pas fou, une chanson parue sur l’album Danse Danse. Elle renouera avec l’auteur-compositeur-interprète quelques années plus tard lorsqu’il la choisira pour incarner Sadia dans la comédie musicale Starmania, autre moment fort de sa carrière. Elle chante également avec George Thurston, alias Boule Noire, sur Aimer d’amour, la chanson phare de l’album du même nom sorti en 1978. Début du widget YouTube. Passer le widget?Fin du widget YouTube. Retour au début du widget?Si Nanette affirme avoir adoré cette période disco, elle explique que c’est d’abord le rock and roll qui l’a fait vibrer pendant des décennies. En 1990, elle sort l’album Rock & Romance, sur lequel elle réenregistre plusieurs de ses succès disco en version rock, à la ZZ Top. L’album reçoit le Félix de meilleur album rock de l’année. “C’est la plus grande chanteuse du monde – Serge Fiori” Un autre moment déterminant dans la vie de Nanette Workman a été sa rencontre avec Serge Fiori, leader#Nanette #Workman #ses #collaborations #avec #les #Stones #Johnny #Hallyday #etSerge #Fiori
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