Menace d’intervention militaire au Niger : Le Mali refuse et met en garde contre les conséquences

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a averti samedi à l’ONU que le Mali ne restera pas les bras croisés en cas d’intervention militaire au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’État. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) menace depuis plusieurs semaines les auteurs du putsch du 26 juillet d’une intervention militaire pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum. “Le Mali reste fortement opposé à toute intervention militaire de la CEDEAO”, a déclaré Abdoulaye Diop, représentant la junte malienne à l’Assemblée générale de l’ONU. Il a ajouté que toute intervention militaire au Niger constitue une menace directe à la paix et à la sécurité du Mali et de la région, et aurait des conséquences sérieuses. Le Mali a récemment signé une alliance défensive avec le Niger et le Burkina Faso, prévoyant une assistance mutuelle en cas d’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des trois pays dirigés par des militaires. Le ministre malien a également critiqué la France et a salué la solidarité agissante et l’engagement fiable de la Russie. La junte malienne a rompu son alliance avec la France pour se tourner vers la Russie sur le plan militaire et politique. Elle a également annoncé le retrait prochain de la mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA). Le Mali est confronté depuis 2012 à une propagation jihadiste et à une crise sécuritaire, humanitaire et politique. La région nord du pays connaît une reprise des hostilités, en parallèle du retrait de la MINUSMA. Le gouvernement malien a assuré prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la continuité des services de l’État après le départ de la MINUSMA et s’est engagé à exercer pleinement sa souveraineté sur tout le territoire national.