Dépassé par la reprise rapide des activités dans le secteur de l’aviation, l’aéroport Montréal-Trudeau fait face à de nombreux problèmes ces derniers mois qui pourraient s’aggraver prochainement, alors que son mode de gouvernance est remis en question. C’est ce qu’affirme le directeur de l’Observatoire international aéronautique et de l’aviation civile, Mehran Ebrahimi, en entrevue à LCN.
“La situation va s’aggraver pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il y aura des chantiers qu’on va mettre en place et ça ne fait qu’aggraver la situation”, affirme M. Ebrahimi.
La reprise post-pandémique plus rapide que prévu dans le secteur de l’aviation fait mal à l’aéroport, qui est limité dans ses capacités d’adaptation en raison de son statut d’organisme à but non lucratif (OBNL).
“On n’est pas un aéroport privé comme par exemple à Francfort ou à Roissy, où on peut aller financer la modernisation de l’aéroport par le biais des revenus”, explique l’expert. “On n’est pas non plus des aéroports d’État comme c’est le cas aux États-Unis, où c’est l’État ou le comté qui se charge de le moderniser.”
“Ici, on a un statut particulier d’OBNL, ce qui fait qu’on n’a pas les mêmes possibilités d’aller se financer pour aller moderniser l’aéroport”, continue-t-il. “Ce qui fait que malgré qu’il y a une très bonne gouvernance à l’aéroport Trudeau, pendant la pandémie, la situation s’est énormément détériorée.”
L’aéroport Montréal-Trudeau a également dû rester ouvert pendant la pandémie, ce qui représente pour lui des coûts de plusieurs centaines de millions de dollars.
“En conséquence, l’argent qu’on aurait pu aller chercher pour venir moderniser, améliorer dans une période creuse l’aéroport, ce que beaucoup d’aéroports ont fait à travers le monde, nous on s’est endetté et on n’a pas pu améliorer la situation”, relate M. Ebrahimi.
“C’est dommage d’une ville aussi attrayante que Montréal, avec autant d’expertise et de savoir-faire qu’on a dans tous les aspects de l’aviation, on se retrouve avec un aéroport comme ça”, ajoute-t-il.
Le directeur de l’Observatoire international aéronautique et de l’aviation civile propose donc un changement dans la gouvernance de l’aéroport pour remédier à la situation.
“Tout le monde s’entend pour dire que ce mode de gouvernance ne convient pas”, avance-t-il. “Il est temps maintenant de changer. Le gouvernement fédéral a créé ce statut un peu particulier pour sortir les aéroports de sa comptabilité, de renoncer à sa responsabilité par rapport à ça, et il a mis ça dans la cour d’un OBNL qui ne peut gérer tous ces éléments-là avec les bras quasiment attachés.”
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.
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