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Lunettes : les prix en question

Lunettes : les prix en question

Mais au fond, paie-t-on trop cher nos lunettes ? Et y a-t-il un monopole qui devait d’être challengé ?

Prix des verres : le “petit” mystère

Un secret bien gardé, c’est le prix des verres à la production, l’étape de base. Difficile d’avoir des chiffres précis selon le type de verre. Après avoir contacté des professionnels du secteur du verre, on arrive tout de même à établir une fourchette de prix entre moins de 10 euros et jusqu’à 50 euros pour le verre de base (unifocal non taillé), selon les différents traitements. Les prix grimpent tout de suite pour des verres progressifs, autour d’une centaine d’euros.

Viennent ensuite la découpe, le montage sur les montures, le calibrage par rapport aux yeux du client, etc., sans compter le coût de la logistique, du marketing, du personnel. Les opticiens-lunetiers indépendants proposent donc des verres à partir d’une cinquantaine d’euros environ, là où les grandes enseignes offrent généralement des tarifs relativement similaires mais avec régulièrement des promotions, qui sont devenues classiques, structurelles. Semaine spéciale, soldes, promotions de rentrée, 1+1 gratuit, monture solaire offerte… Acheter hors promotion devient presque une erreur de débutant. “On ne sait pas quand se termine la promotion mais elle est active“, lâche par exemple une vendeuse de l’enseigne low cost Lunettes pour Tous, présente depuis deux ans à Bruxelles.

Le (très) low cost “Lunettes pour Tous” débarque à Bruxelles : “Les tarifs des vendeurs classiques sont complètement dingues”

La plupart des verres sont issus, en Europe, des verriers que sont Essilor (France, fusionné avec le géant italien Luxottica), Zeiss (Allemagne), Rodenstock (Allemagne) ou Hoya (Japon). Les chaînes de production sont réparties dans le monde entier. On retrouve des sites aussi bien en Europe (France, Portugal, Pologne…) qu’en Asie (Chine, Thaïlande…).

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“Les opticiens font du x 3, voire x 4, par rapport à nos prix de vente.”

Les vendeurs de lunettes considérés comme low cost, comme Lunettes pour Tous, Polette, Acétate, le Petit lunetieretc., s’approvisionnent majoritairement en Asie, en Chine en particulier. “Comme pour toutes les grandes marques, les montures et les verres sont importés de Chine, sauf certains verres progressifs qui viennent d’Allemagne“, expliquait par exemple Paul Morlet, le fondateur de Lunettes pour Tous dans nos colonnes. “Il y a une pression sur les marges, il n’y a pas de secret, donc il faut du volume pour contrebalancer“, précisait-il.

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Les opticiens font du x 3, voire x 4, par rapport à nos prix de vente“, nous signale un professionnel du secteur du verre, qui précise qu’il s’agit du verre non taillé et non monté et que, forcément, des coûts s’additionnent. “Mais il y a une certaine opacité sur le coût de production de base, que je ne connais pas personnellement“, ajoute cette source, active dans le secteur depuis de nombreuses années.

Domination de Luxottica

Malgré le nombre important de différentes “grandes enseignes” (comme Afflélou, Hans Anders, Perle, Grand Optiquedont la filiale belge a récemment fermé ses portes et laissé des consommateurs attendant leurs commandes sur le carreau…), en plus de tous les opticiens indépendants, la mainmise de Luxottica sur le business des montures fait jaser. Si le spécialiste des lunettes est reconnu pour son savoir-faire, il l’est aussi pour sa technique de négociation. “On est réticents à travailler avec eux, mais ils sont partout“, nous explique une opticienne proche du quartier européen à Bruxelles, professionnelle depuis plusieurs décennies. “Ils exigent des quotas, on doit acheter un certain nombre de montures minimum si on veut proposer une de leurs marques, c’est très compliqué“, poursuit-elle.

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Il faut reconnaître que Luxotticasous la houlette de son fondateur Leonardo Del Vecchio (décédé en 2022), s’est étendu dans le monde entier et a même racheté des marques comme l’américain Ray-Ban, ou est devenu actionnaire de groupes comme Oakley. Il est également incontournable dans la production de lunettes d’autres marques connues.

Pour faire simple, si vous croisez ces marques, vous êtes client de Luxottica : Ray-Ban, Persol, Vogue, Armani, Bulgari, Burberry, Chanel, Dolce&Gabbana, Ralph Lauren, Michael Kors, Prada, Ferrari, Tiffany&Co, Valentino, Versace… Le groupe est absolument partout. Si bien que les montures simples sont vendues à plus de dix fois le prix de ce qu’elles ne coûtent réellement.

Tenez-vous bien : en 2019, Edward Dean Butler, fondateur de LensCrafter mais également de la filiale de Luxottica aux États-Unis, a lui-même reconnu, dans les colonnes du Horaires de Los Angelesque la position dominante avait entraîné une extrêmement forte majoration des prix au fil des années et que les prix finaux des lunettes étaient anormaux. “Je sais […]. C’est ridicule. C’est une véritable escroquerie“, avait-il affirmé.

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“Lorsque j’habitais en Belgique, j’achetais mes lunettes en ligne, sur un site allemand. Ça coûtait en tout une centaine d’euros. Ici, en France, c’est entièrement remboursé. Alors qu’en Belgique ça coûte un bras.”

Concurrence de la France ?

Selon de nombreux témoignages récoltés, les prix en France seraient bien moins élevés qu’en Belgique “On peut acheter ses lunettes et ses bouteilles d’eau là-bas“, s’amuse l’une des personnes interrogées, tout comme les courses alimentaires sont connues pour être moins chères chez nos voisins. En outre, en France, les lunettes sont remboursées par la sécurité sociale, là où la mutuelle rembourse 50 euros seulement en Belgique, voire 75 euros pour les mieux couverts. Donc s’il y a remboursement par la communauté, il devrait y avoir une inflation des prix, au moins une légère tendance haussière.

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Même le fondateur de Lunettes pour Tous nous expliquait que ce remboursement généralisé faussait la concurrence, puisque les gens achètent sans regarder les prix. Il militait pour une réduction ou même une suppression de celui-ci. “C’est beaucoup plus intéressant en France. Lorsque j’habitais en Belgique, j’achetais mes lunettes en ligne, sur un site allemand. Ça coûtait en tout une centaine d’euros. Ici, en France, c’est entièrement remboursé. Alors qu’en Belgique ça coûte un bras“, nous explique Bernadette, retraitée qui est partie vivre en France.

Pourtant, les prix pratiqués semblent tout de même plus compétitifs. Une des raisons serait la plus grande concurrence, mais aussi les promotions plus agressives et le fait que les grands groupes ou enseignes sont, justement, français et se passent de certains intermédiaires. Notons également que le salaire moyen est plus faible et que la fiscalité du travail, donc le coût de la main-d’œuvre, est également inférieure par rapport à la Belgique.


Des désagréments ?

De nombreux témoignages pointent la satisfaction des acheteurs de lunettes low cost… pour des raisons de prix. “J’en avais marre de payer 400 euros par verre pour un outil indispensable“, nous dit
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