L’intoxication au plomb, le saturnisme, qui représenterait un problème aussi important que la pollution atmosphérique, serait responsable de 30% des décès par maladies cardiovasculaires, un niveau six fois plus élevé que les estimations actuelles, selon une étude publiée ce mardi.
Les conséquences de l’intoxication au plomb sont largement sous-estimées en termes de santé publique, affirme une étude publiée ce mardi, qui estime leur ampleur comparable à celle de la pollution atmosphérique.
Selon cette étude, publiée dans la revue Santé planétaire du Lancet, l’intoxication au plomb aurait entraîné 5,5 millions de décès par maladies cardiovasculaires dans le monde en 2019. Elle aurait également affecté les capacités cognitives des enfants de moins de cinq ans, notamment dans les pays en développement.
Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs, dirigés par deux économistes de la Banque mondiale, ont évalué le niveau d’intoxication au plomb dans la population de nombreux pays (183) à partir d’estimations basées sur des tests sanguins. Ces données ont été modélisées dans le cadre du programme de recherche Global Burden of Disease, qui sert de base à de nombreuses études.
Ils ont ensuite croisé ces données avec les conséquences prévues de l’intoxication au plomb sur la santé. Celle-ci est responsable de nombreuses pathologies, notamment chez les enfants, car le plomb peut se retrouver dans les aliments, la vaisselle, les engrais, etc.
Cependant, ces résultats ont été accueillis avec prudence par des chercheurs qui remettent en question certaines méthodologies. C’est un travail “intéressant mais sujet à de nombreuses incertitudes”, déclare Roy Harrison, spécialiste de la pollution atmosphérique à l’Université de Birmingham.
Il souligne notamment la difficulté d’évaluer de manière fiable le degré d’intoxication au plomb parmi les populations des pays en développement.
Un autre doute concerne le degré exact de contribution de l’intoxication au plomb aux maladies cardiovasculaires. Les résultats impressionnants de l’étude reposent en grande partie sur le choix d’un facteur de risque élevé, basé sur une étude réalisée uniquement aux États-Unis.
“Si ces résultats se confirment, ils auront un impact majeur sur la santé publique. Mais pour l’instant, ils ne représentent qu’une hypothèse intéressante”, conclut Roy Harrison.
#Une #étude #estime #les #conséquences #lintoxication #plomb #sont #drastiquement #sousestimées
2023-09-13 02:32:00
