L’impact du tabagisme chez les jeunes : points de vue et recommandations des lycéens

Hugo, 16 ans, seconde (Tours) : « Je pense qu’il faudrait interdire l’utilisation de la cigarette près d’un établissement scolaire.

« Le fait que la cigarette soit présente près du lycée peut donner envie à des élèves n’ayant pas l’âge requis pour fumer, de tester, voire de commencer la cigarette.

« Je pense aussi qu’il faudrait augmenter le prix du paquet de cigarettes, car cela inciterait moins les consommateurs à en acheter, et donc en même temps cela réduirait le taux de personnes qui fument devant le lycée : sans argent pas d’achat. »

Consommation banalisée

Miana, 17 ans, terminale (Romorantin) : « Autoriser le tabac aux portes du lycée est à la fois une bonne et une mauvaise chose. Autoriser ainsi les lycéens à fumer diminue les risques qu’ils le fassent dans l’enceinte du lycée.

« Mais, d’un autre côté, ce droit ne leur permet pas d’arrêter de fumer et donc de préserver leur santé, car pouvoir fumer aux portes du lycée n’est pas une grande contrainte, cela reste très accessible.

« Pourquoi est-il si facile de se procurer du tabac dès le lycée ? »

« Généralement, les personnes addicts au tabac ne peuvent pas s’arrêter de fumer. Une augmentation du prix du paquet ne sera qu’une source de problèmes financiers pour les fumeurs.

« La consommation de tabac chez les jeunes m’inquiète. Plus les années passent et plus les adolescents fument tôt. Lorsque j’étais au collège par exemple, voir les jeunes de 12 ans fumer me choquait.

« Aujourd’hui, j’ai l’impression que cela ne choque plus. Nous faisons face à une banalisation de la consommation de tabac chez les plus jeunes, qui reste, ne l’oublions pas, une drogue. »

Normalisation inconsciente

Lisa, 16 ans, première (Niort) : « Certes, le tabac est un moyen avancé par les jeunes pour se détendre, notamment dans un système éducatif stressant et où la pression est constante.

« Cependant le tabac est très néfaste pour la santé. Fumer devant le lycée, par un mouvement de groupe, peut inciter à imiter. De plus, ceux qui ne fument pas deviennent des fumeurs passifs et détériorent sans le vouloir leurs propres poumons.

« Il ne faut donc pas laisser les jeunes fumer devant le lycée, que ce soit pour eux ou pour les autres. Ainsi l’augmentation du prix du tabac peut être une solution pour certains, mais il est très difficile d’arrêter la cigarette à cause de l’addiction que cela engendre. Et donc, malheureusement, face à cela, je le normalise inconsciemment. »

Tabagisme très précoce

Lou, 17 ans, terminale (Blois) : « Je pense qu’interdire le tabac aux portes du lycée est une bonne chose : à la faveur de regroupements, toute personne voulant entrer ou sortir de l’établissement est contrainte de respirer la fumée.

« Augmenter le prix du paquet peut, sans doute, dissuader certains fumeurs, car tous les adolescents n’auront plus les moyens d’en acheter. Cependant, les élèves les plus dépendants trouveront sûrement d’autres moyens de s’en procurer.

« J’ai l’impression que le tabagisme est très présent chez les adolescents et que les jeunes commencent à fumer de plus en plus tôt. Certains ont sans doute voulu faire comme les autres, et maintenant, ils n’arrivent plus à sortir de cette addiction, au détriment de leur santé. »

Facilité d’acheter du tabac

Orlane, 17 ans, terminale (Tours) : « Plus qu’un moyen de se laisser aller à une dépendance, le tabagisme est surtout une question de mode chez les jeunes. En ville, l’accès à la cigarette est tellement facile qu’il n’y a plus de limite psychologique à tenter l’expérience.

« Interdire le tabac aux portes des lycées est bien pour empêcher de nouveaux jeunes fumeurs, mais cela ne résout rien pour ceux qui fument déjà, car s’ils ne trouvent pas sur place, ils iront ailleurs.

« D’autre part, je trouve cela ironique que l’on veuille augmenter le prix du tabac, ceux qui fument payent pour s’autodétruire, et on voudrait en profiter encore plus.

« De fait, la question n’est pas comment lutter contre le tabagisme, mais plutôt pourquoi il est si facile de s’en procurer dès le lycée, alors que la plupart sont encore mineurs. »

Intégrer un groupe

Elyana, 15 ans, seconde (Tours) : « Interdire le tabac aux portes du lycée est une bonne chose, car fumer est néfaste puisque cela dégrade la santé et crée des maladies mortelles, notamment des cancers.

« Le tabagisme entraîne aussi une dépendance et a des effets sur la mémoire, sur la vision et sur l’audition ce qui peut être un inconvénient pour les études.

« Pour moi, augmenter le prix d’un paquet de cigarettes est une bonne chose, car cela permettrait de réduire la consommation des jeunes, mais aussi des adultes et donc de réduire les risques provoqués par le tabagisme.

« Je perçois le tabagisme chez les jeunes comme un acte pour se faire remarquer, pour faire partie d’un groupe. »

Quelles sanctions ?

Manon, 17 ans, terminale (Blois) : « Le tabac est une source de recettes importante pour l’État, mais aussi un facteur de nombreuses maladies qui ont un coût au niveau de la Sécurité sociale.

« Le prix du paquet, aujourd’hui de 12 €, est une bonne augmentation de mon point de vue, car elle va sûrement dissuader les fumeurs. Mais d’un autre côté, cela peut aussi davantage les inciter à acheter à l’étranger.

« Je pense que nous avons pris en partie conscience des dangers du tabac et avons été sensibilisés plus jeunes aux conséquences du tabagisme, par nos parents ou l’école.

« Décider de fumer ou non dépend de notre entourage mais aussi de notre envie d’expériences nouvelles. Interdire le tabac à l’entrée des lycées poserait la question des sanctions à mettre en place.

« Comment trouver le juste équilibre entre une réglementation trop laxiste ou trop rigide ? Cette réglementation serait-elle appliquée à tous les lycées en France ou serait-elle propre à chaque lycée ? »