Selon une nouvelle étude, l’acné touche une personne sur cinq dans le monde. Les adolescents et les jeunes adultes sont les plus touchés, mais cette pathologie favorisée par les modifications hormonales concerne aussi 19,3% des adultes âgés de 25 à 39 ans, ce qui n’est pas négligeable. Ce n’est donc pas qu’une maladie de l’adolescence.
Cette maladie est probablement de plus en plus fréquente en raison de facteurs environnementaux. Selon Jean-Hilaire Saurat, professeur honoraire de dermatologie à l’Université de Genève, une alimentation riche en produits sucrés favorise l’acné. Mais le plus gros problème, selon lui, est l’utilisation de mauvais cosmétiques qui favorisent et entretiennent l’acné en déséquilibrant les glandes sébacées qui fabriquent le sébum. En affectant l’image de soi, l’acné peut avoir des répercussions psychologiques importantessurtout chez les jeunes, qui sont beaucoup sur les réseaux sociaux.
Aucun traitement pour soigner l’acné n’est immédiatement efficace. Il faut attendre quelques semaines pour obtenir une amélioration. Et pour qu’il soit efficace, le traitement doit être correctement pris. Or, l’observance n’est pas toujours bonne. Le traitement est local, sous forme de crèmes, de gels à base de peroxyde de benzoyle ou de rétinoïdes. Et si l’acné est plus sévère, un traitement par voie orale peut aussi être nécessaire. Mais beaucoup de crèmes et de gels sur ordonnance, prescrits par le médecin, ne sont pas remboursés. Ce qui n’aide pas à la bonne observance.
Des concentrations élevées de benzène dans les traitements
Et une nouvelle étude risque de compliquer la prise en charge de la maladie : un laboratoire américain, Validation, spécialisé dans le contrôle de la qualité, a testé des nombreux produits contre l’acné, en vente libre et sur ordonnance, à base de peroxyde de benzoyle. Il vient de montrer qu’ils contiennent des concentrations élevées de benzène, un agent cancérigène connu pour l’homme. Le peroxyde de benzoyle est instable et se dégrade en benzène, d’autant plus que l’atmosphère est chaude.
Selon le professeur Brigitte Dréno, dermatologue au CHU de Nantes, il faut donc examiner ces risques potentiels qui ne sont pas à prendre à la légère. ”Cela pourrait amener les dermatologues à revoir l’utilisation de ces produits. La question se pose notamment après l’application d’une crème solaire car on sait qu’elle augmente la libération du benzène”, a-t-elle précisé.
Ce qui ressort aussi de l’étude, c’est qu’on a certainement intérêt à consommerver ces produits dans un endroit tempéré ou frais. En tout cas, à ne pas les laisser traîner dans une pièce chaude comme peut l’être la salle de bain, ou dans un véhicule laissé au soleil. Enfin, il est préférable de jeter un traitement anti-acné périmé car il y a de fortes chances qu’il se soit décomposé en quelque chose de peu recommandable…
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2024-03-18 08:36:44
