C’est le seul département de la région Centre-Val de Loire qui résiste encore et toujours… au moustique tigre. Cette espèce invasive, capable de transmettre certaines maladies tropicales comme la dengue, le chikungunya ou encore le zika, est arrivée en Centre-Val de Loire en 2017, dans l’Indre. Elle a colonisé le Cher en 2019, l’Indre-et-Loire en 2020 et le Loiret en 2021.
La guerre contre le moustique tigre va bientôt commencer en Eure-et-Loir
La présence du moustique tigre a été constatée, cet été, dans deux communes du Loir-et-Cher. L’Eure-et-Loir reste donc le dernier département épargné. Mais jusqu’à quand ?
L’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire assure la surveillance et la lutte contre les maladies transmises par les moustiques depuis 2020. Le laboratoire Inovalys de Tours (Indre-et-Loire) surveille plus de 380 pièges pondoirs répartis sur les principales agglomérations et sites à risques de la région. Ceux d’Eure-et-Loir sont jusqu’à présent, tous négatifs.
Cinquante pièges pondoirs ont été installés en Eure-et-Loir : à Auneau-Bleury-Saint-Symphorien (3), Chartres (6), Châteaudun (3), Dreux (7), Épernon (3), Illiers-Combray (3), La Ferté-Vidame (3), Le Coudray (1), Les Villages Vovéens (1), Lucé (2), Luisant (2), Luray (1), Mainvilliers (2), Poupry (2), Prasville (1), Toury (3), Trizay-les-Bonneval (3), Vernouillet (3) et Ymonville (1).
« Nous avons reçu un signalement de moustique tigre à Trizay-les-Bonneval, cet été, mais le laboratoire Inovalys n’a pas trouvé de trace de sa présence sur place », indique Christophe Corbel, ingénieur sanitaire à l’Agence régionale de santé Centre-Val de Loire.
Si aucune commune d’Eure-et-Loir n’est encore officiellement colonisée, le moustique tigre se rapproche du département. Il est bien installé à Orléans (Loiret) et Étampes (Essonne) et a été détecté ponctuellement à Artenay, du côté du Loiret mais à la frontière de l’Eure-et-Loir.
« Son arrivée est inéluctable dans les prochaines années. Le moustique tigre vole très peu : il parcourt 150 m dans sa vie adulte mais il est transporté dans les voitures, lors des trajets domicile-travail dans un département déjà colonisé ou lors des retours de vacances, par exemple dans le sud de la France. »
Christophe Corbel (Ingénieur sanitaire à l’ARS Centre-Val de Loire)
La plupart du temps, le moustique tigre pond dans un objet : un pneu sec, un bambou, un récipient en plastique vidé de son eau avant le transport, comme un seau de plage ou une base de parasol. Lorsque ces objets sont de nouveau mouillés, les œufs éclosent.
Le moustique tigre aide à propager zika, dengue et chikungunya en France
« Il est possible de lutter contre sa prolifération en supprimant tous les endroits et objets pouvant contenir de l’eau », précise l’ARS Centre-Val de Loire. « Si les récipients ne peuvent pas être vidés, l’accès à l’eau doit être supprimé en installant, par exemple, des moustiquaires sur les cuves d’eau de pluie, du sable dans les coupelles de fleurs, etc. »
Les premières pontes de moustique tigre ont été observées dans la région Centre-Val de Loire, à la mi-juin. « L’insecte devrait désormais rester actif jusqu’au mois de novembre. Seuls ses œufs résisteront ensuite à l’hiver », souligne l’ARS.
Comment reconnaître le moustique tigre ?
Trois caractéristiques permettent de reconnaître un moustique tigre. Sa petite taille : avec ses 5 mm, il est plus petit qu’une pièce de 1 centime. Sa couleur très contrastée : il a des rayures noires et blanches sur les pattes, et non jaunes et noires. Ses ailes sont également noires tout comme ses pattes postérieures qui ont aussi cinq anneaux d’écailles blanches. Dernière caractéristique : une ligne blanche de la tête à l’implantation des ailes. Contrairement à d’autres types de moustique, il pique durant la journée.
Laurence Franceschina
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